PETITION CONTRE UNE INTERVENTION MILITAIRE EN CÔTE D'IVOIRE

To:

 

Ambassador Li Baodong (Permanent Mission of the People’s Republic of China to the UN) Ambassador Gérard Araud (Permanent Mission of France to the UN)

Ambassador Vitaly Churkin (Permanent Mission of the Russian Federation to the UN) Ambassador Mark Lyall (Permanent UK Mission to the UN)

Ambassador Susan E. Rice (Permanent US Mission to the UN)

Ambassador Ivan Barbalić (Permanent Mission of Bosnia and Herzegovina to the UN) Ambassador Maria Luiza Ribeiro Viotti (Permanent Mission of Brazil to the UN)

Ambassador Nestor Osorio (Permanent Mission of Colombia to the UN)

Ambassador Denis Dangue Rewaka (Permanent Mission of Gabon to the UN)

Ambassador Peter Wittig (Permanent Mission of Germany to the UN)

Ambassador Hardeep Singh Puri (Permanent Mission of India to the UN)

Ambassador Nawaf Salam (Permanent Mission of Lebanon to the UN)

Ambassador U. Joy Ogwu (Permanent Mission of Nigeria to the UN)

Ambassador José Filipe Moraes Cabral (Permanent Mission of Portugal to the UN)

Ambassador Baso Sangqu (Permanent Mission of South Africa to the UN)

 

 

Nous vous écrivons pour vous exhorter à ne point envisager une action militaire de l’ONU en Côte d'Ivoire.

 

En effet, permettez-nous de porter à votre attention les faits suivants:

-          Des élections à deux tours de scrutins se sont tenues en Côte d’Ivoire en novembre 2010.

-          Lors du premier tour de scrutin, les parties prenantes ont respecté le code électoral ivoirien en reconnaissant les résultats promulgués par le Conseil Constitutionnel, puis certifiés par le Haut Représentant de l’ONU dans ce processus

-          Lors du second tour de scrutin, les entorses ci-dessous ont émaillé les opérations :

  • Dans le délai légal de 3 jours, la Commission Électorale Indépendante (CEI) a constaté son incapacité à promulguer les résultats provisoires des votes et elle a saisi le Conseil Constitutionnel conformément à la loi électorale.

  • Toutefois, au quatrième jour après le scrutin, le Président de la CEI, M. Youssouf Bakayoko, a pris sur lui d’annoncer des résultats non validés par la CEI, proclamant le candidat Alassane Ouattara vainqueur du scrutin.

  • Il a par ailleurs opéré sa forfaiture dans les locaux du quartier général de M. Alassane Ouattara en l’absence des autres membres de la CEI, de tout officiel de l’Etat ivoirien et des médias nationaux.

  • Les chiffres que M. Bakayoko promulguait ainsi hors délai et hors cadre ne sont pas soutenus par le décompte des voix sur la base des procès verbaux de vote encore disponibles.

  • Conformément à la Constitution Ivoirienne et au Code Électoral convenu par toutes les parties, le Conseil Constitutionnel a connu de toutes les requêtes portées à son attention et, sur la base des documents mis à sa disposition, a déclaré le président sortant, M. Laurent Gbagbo, vainqueur du scrutin.

-          Malheureusement, des personnes et des médias aux intentions inavouées ont tôt fait d’assimiler M. Bakayoko à la CEI et ont entrepris de répandre la fausse nouvelle de l’élection de M. Ouattara comme président de la République de Côte d’Ivoire.

-          Le comble de la surprise est qu’en violation de la loi électorale ivoirienne, le Haut Représentant de l’ONU en Côte d’Ivoire a lui aussi choisi de prétendre certifier des chiffres promulgués par un individu, fut-il président de la CEI.

 

Telle est l’origine des troubles politiques et sociaux en cours en Côte d’Ivoire actuellement. Faisant abstention de ces troubles, force est de constater que M. Ouattara a échoué à tous ses tests de légitimité populaire en Côte d’Ivoire. En effet :

-          Ses appels à la désobéissance civile n’ont connu aucun écho dans la population

-          Sa révolution orange a été un fiasco

-          L’embargo sur la vente des produits ivoiriens prévu pour susciter le soulèvement des populations contre les autorités en place n’a conduit qu’à l’éloigner du peuple

-          L’embargo sur les médicaments qui prévoyait la mort du peuple ivoirien n’a pas fait que tuer les plus faibles et les plus pauvres.

-          La fermeture des banques supposée diviser l’armée ou alors la retourner contre le président Gbagbo est un échec total. Bien au contraire, sur appel du gouvernement en place, plus de 10.000 jeunes sont en train de se faire enrôler légalement dans les forces de Défense et de Sécurité de Côte d’Ivoire pour s’opposer à ce que M. Ouattara soit président en Côte d’Ivoire.

-          Les milices et autres commandos invisibles mis en place par M. Ouattara se contentent de tuer des innocentes personnes sur la base de critères tribaux et religieux, faute de pouvoir réussir un coup d’État contre le président Gbagbo.

 

C’est dans cette situation que M. Ouattara veut vous faire croire que la Côte d’Ivoire est au bord d’une guerre civile pour vous pousser à voter une résolution permettant à l’ONU d’intervenir militairement en Côte d’Ivoire. Cette menace de guerre civile n’existe que dans les rêves de M. Ouattara et ses amis. En réalité, M. Ouattara espère que vous prendrez prétexte d’une telle intervention pour lui permettre de prendre le contrôle de l’Etat Ivoirien par la force. Et pourtant le test de légitimité sur le terrain démontre que le peuple ivoirien ne tardera pas à le déloger de la Présidence de la République si par extraordinaire il venait à y entrer par effraction.

 

Permettez-nous de vous rassurer de ce que la situation en Côte d’Ivoire est parfaitement sous contrôle du pouvoir légal et légitime qui entend bouter hors de son territoire les mercenaires Burkinabais, Maliens et Sénégalais qui entretiennent un semblant de climat d’insécurité et une certaine partition du pays. Raison pour lesquelles nous vous invitons à ne point impliquer vos troupes dans un conflit dans lequel le Gouvernement en place fait face à une rébellion venue de l’étranger.

 

Il faut évidemment regretter le nombre de morts civils, militaires et rebelles que cette rébellion a déjà provoqué. Le Gouvernement de Côte d’Ivoire a les moyens de faire repartir les rebelles dans leurs pays en causant le moins de dégâts possibles, pour peu que l’ONUCI et les forces françaises LICORNES cessent de soutenir les rebelles en leur procurant armes, logistique, information et formation.

 

Messieurs, de ce qui précède, vous comprendrez aisément que M. Ouattara n’a aucune assise populaire en Côte d’Ivoire et les actions armées mises sur son compte sont menées par des étrangers soutenus par l’ONUCI et la LICORNE. Autant vous dire que la fin de crise politique en Côte d’Ivoire passe par l’acceptation de cette réalité et la cessation de tout soutien à la rébellion si impopulaire.

 

Nous croyons par conséquent que les Conseil de sécurité des Nations Unies ne devrait prendre aucune mesures pour intervenir en Côte d’Ivoire. Dans une telle entreprise, il ne bénéficierait pas du tout du soutien des habitants de Côte d'Ivoire et causera malheureusement beaucoup plus de morts inutiles.

 

Merci pour votre bonne compréhension.