Non à la fermeture de salamatane par le marie depuis

A Montreuil, la mairie communiste expulse en plein hiver

Hier matin la police accompagnée d'employés de la ville a procédé à l'expulsion des associations et des habitants du centre social autogéré Salamatane du 119bis rue de Paris. Pour la mairie, il faut croire qu'il y avait urgence pour qu'ils nous mettent ainsi dehors en plein hiver, alors qu'il fait moins huit la nuit, une urgence cependant difficilement justifiable quand on sait que le lieu était ouvert depuis 2008 et qu'ils n'ont d'autres projets comme ils nous l'ont eux-mêmes confié que de vendre le modeste bâtiment que nous occupions à des privés, ce qui ne va sûrement pas se faire non plus trop rapidement.

Depuis un an le collectif ne cesse cependant de tenter de plaider sa cause auprès de la municipalité et d'alerter sur les difficultés que ne manquerait pas de causer une telle expulsion, mais les élus contactés déclinent ou laissent sans réponse nos propositions de concertation.

Fut un temps où pourtant tout allait plutôt bien entre nous quand notre galerie d'art et d'artisanat était ouverte au public et que les conditions nous permettaient de proposer des soirées agrémentées de cuisine et de musique sénégalaise. Seulement ce soutien était toujours resté informel et la mairie y mettait comme condition que l'on passe sous silence les hébergements et l'essentiel de nos activités sociales.

Aussi ces dernières années, quand, comme tous ceux qui accueillent des migrants et des précaires, le collectif a commencé à être débordé par l'accroissement des besoins lié à la dégradation des conditions de vie et à l'afflux de nouveaux arrivants, qu'il est alors devenu impossible de cacher nos actes de solidarité, la mairie a eu beau jeu de nous intenter une procédure d'expulsion en prétendant ne même pas nous connaître.

Si nous avons pu obtenir quelques délais devant la justice en rétablissant une partie de la vérité, ces délais arrivant à terme à la fin de l'année, il nous a été déclaré que nous ne pouvions prétendre bénéficier de la trêve hivernale parce que seules des associations étaient officiellement citées dans la procédure, même si le prétexte pour les mettre dehors était justement les hébergements qu'elles offraient à ceux qui en avaient besoin...

Ce sont donc 20 personnes qui se sont retrouvées jetées à la rue sans aucune solution de relogement. Peut-être que nous aurions encore pu insister en cette début d'année auprès de la mairie pour retarder les échéances, mais qu'attendre de gens qui pratiquent le déni et le soupçon systématiques ? Et il faut croire que certaines bêtises ne peuvent être comprises qu'une fois commises. Et cela n'a pas tardé.

Le soir même des employés municipaux alertés parce que nous occupions le square en face de nos locaux prenaient sur eux de nous envoyer pour la nuit au gymnase que la mairie met à disposition dans le cadre du plan grand froid et ceci en dépit de la procédure qui aurait voulu que nous appelions pour cela le 115. Notre arrivée n'est donc pas passée inaperçue, d'autant plus que ce matin une réunion à laquelle nous avons été conviée y était organisé par la Drihl pour faire le bilan de l'opération en présence d'un adjoint de la ville qui bien sûr n'était au courant de rien...

Aujourd'hui nous sommes revenus en face de nos locaux du 119 bis rue de Paris (métro Robespierre) où nous attendons les propositions qu'à la mairie l'on commence à nous promettre pour réparer leur bêtise criminelle. Nous vous invitons à passer nous y rencontrer pour manifester votre solidarité et votre colère.