« En deçà des fusillades, les défis du crack : mobilisation citoyenne contre le grand banditisme et pour la solidarité envers les plus vulnérables de nos concitoyen.ne.s"

Interpellation Citoyenne 

Cher Bourgmetre et élu.e.s communaux,

Face à la drogue, les opérations policières coup de poing contre les usagers précaires ne mènent nulle part, sauf à les chasser d’une commune à l’autre sans prendre le problème à la racine. Exemple gare du midi le 26 Août 2023. Vous mr le Bourgmestre vous êtes co-organisateur, le problème s’est déplacé dans les quartiers alentours. Une interpellation citoyenne sur le sujet a été faite le 9 novembre 2023 sur le sujet. Ce n’est plus un ressenti des habitants, l’actualité malheureuse nous éclaire. Plusieurs fusillades au square Jacques Franck.

Ne nous trompons pas de cible, d’un côté des grands criminels et de l’autre des victimes.Nous, citoyens et citoyennes de Saint-Gilles, conscient.e.s des difficultés réelles et donc des défis posés par la consommation de drogues dures, principalement de crack, dans notre commune, souhaitons exprimer notre profonde gratitude envers les organisations telles que l’asbl Dune, et toutes celles qui accueillent les plus demuni.e.s sur le territoire et dans les communes voisines. Leur travail inestimable auprès des personnes démunies, accompli avec des ressources limitées, mérite notre soutien et notre reconnaissance. 

Face à la complexité du phénomène du crack, qui dépasse les limites communales pour concerner l'ensemble de la Région bruxelloise, nous sommes convaincu.e.s que la réponse ne peut être uniquement sécuritaire. Les causes et les conséquences sociales et sanitaires de cette problématique exigent une approche globale, centrée sur le renforcement des services sociaux existants, la prévention et le développement de nouvelles structures d'aide à Saint-Gilles. 

Nous appelons à une solidarité entre tous les habitant.e.s de Saint-Gilles pour soutenir les plus vulnérables d’entre nous. Il est important de différencier les acteurs de la grande criminalité, qui doivent faire l'objet d'une riposte pénale, des consommateurices en situation de précarité, souvent sans titre de séjour, sans logement et sans perspective. Iels méritent une approche basée sur l'accompagnement, le soin et l'insertion sociale, plutôt que la répression. Les attaquer sans solution sape le travail durement mener par les acteurs sociaux de terrain. 

Pour concrétiser cette vision, nous demandons l'installation de services d'aide supplémentaires et le renforcement des dispositifs d’aide existants. Cette démarche requiert une collaboration étroite avec la Région, afin de développer une stratégie intégrée qui réponde aux multiples facettes de la crise du crack.  

Une série de reportages récents du journal Le Soir a permis de montrer que la consommation de crack n’est pas la cause de la « déchéance » de ses consommateurices mais que c’est à l’inverse la vie à la rue qui mène de nombreuses personnes à cette consommation. L’approche sécuritaire manque donc son objet, dans une Région bruxelloise où le nombre de sans-abris a augmenté de 19% en 2 ans. 7000 selon le dernier dénombrement. Contrairement à d’autres grandes villes touchées par le phénomène, notamment Paris, la Région bruxelloise n’a pas de « plan crack » pour tenter de répondre à la gravité du problème. Pire : le gouvernement régional avait annoncé un plan crack pour 2023… et il l’a reporté à 2027. Cette immobilisme politique irresponsable fait de nous, citoyen.ne.s, les témoins impuissants d’une dégradation d’abord des humains puis de la salubrité et de la sécurité dans nos quartiers et pousse certains politiciens à en appeler à une réponse sécuritaire forte. Oui il faut une riposte forte contre le grand banditisme, notoirement actif dans le port d’Anvers. Mais les consommateurs sont des victimes, pas des coupables. L’un d’eux témoignant dans ce reportage résumait « Quand tu manques de logement, de travail, c’est difficile. Mais la drogue, c’est facile… ». On pourrait le paraphraser : une politique de logements sociaux et de création d’emploi c’est difficile, mais appeler la police, ça, c’est facile ! 

Ces derniers mois, les consommateurs de drogues et d’alcool en rue ont été l’objet d’un « jeu de ping-pong » profondément pervers entre plusieurs communes bruxelloises. Perçues comme des « nuisances », ces personnes sont renvoyées d’un quartier, d’une commune à l’autre sans qu’aucune solution globale ne soit recherchée. Souvenez-vous de la gare du midi et été. Les communes concernées devraient au contraire prendre la mesure du problème et unir leurs forces pour demander à la Région un plan d’ensemble qui réponde aux défis sociaux et médicaux de la problématique des assuétudes chez les personnes précaires. 

Cette réponse devrait se faire à-rebours de l’attitude adoptée récemment vis-à-vis des personnes qui consomment de l’alcool en rue. Des nouvelles lois communales très discutables ont été promulguées sans opposition dans votre conseil, interdisant la consommation d’alcool sur la voie publique sauf… sur les terrasses des cafés. Il s’agit d’une approche profondément discriminatoire, puisqu’elle permet à ceux qui en ont les moyens de faire ce qui est interdit aux plus démunis. On pourrait en dire autant de la consommation de drogue qui semble ne poser problème que lorsqu’elle a lieu dans les rues et pas dans les logements aisés.  

Dans le but de porter cette interpellation devant le parlement régional, nous pouvons nous rassembler pour collecter les 1 000 signatures nécessaires. Ce geste de solidarité sera un pas vers la construction d'une communauté plus inclusive et résiliente, où chaque individu soit soutenu.e dans sa dignité. Nous pensons que la riposte exclusivement sécuritaire face à ce défi constitue une tentation dangereuse pour la majorité communale et doit être rejetée pour ce qu’elle est : une concession à la droite et à l’extrême droite de l’échiquier politique.

Nous attendons tout autre chose de la majorité de gauche vers laquelle se sont portés les suffrages des Saint-Gillois.e.s. Pour le dire plus crûment : nous ne voulons pas d’une politique communale copiée du tract électoral que le Vlaams Belang a déversé dans nos boîtes aux lettres.L’appel à plus de police et de repression est un outil de marketing électoral indigne d’une majorité de gauche. Trop facile à utiliser pour celleux qui n’ont pas de courage politique. 

Ensemble, explorons des solutions humaines pour venir en aide à nos concitoyen.e.s en détresse, avec elleux, tout en luttant efficacement contre les réseaux criminels qui exploitent leur vulnérabilité. Nous vous remercions pour votre attention et comptons sur votre engagement à nos côtés dans cette démarche essentielle pour l'avenir de notre commune.

Une seule question : Comment la commune soutiendra-t-elle notre demande à la Région bruxelloise pour développer un plan médico-social anti-crack immédiatement ?

Des Citoyens et Citoyennes de Saint-Gilles


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