Lettre ouverte à Monsieur le président de la république française

Les relations liant la Tunisie et la France dépassent, en réalité, les rapports d’amitié internationaux avec ce qu’ils signifient de liens communs et d’intérêts mutuels pour s’intégrer dans un échange à dimension historique et à racines enracinées, le contexte ne permet pas de les mettre en valeur dans leur totale, en égard à leur diversité, à leur richesse et à leur multiplicité.

La Tunisie qui a toujours la France comme partenaire stratégique bénéficiant de la priorité absolue est en droit aujourd’hui d’exiger d’un partenaire pareil, d’accéder à des privilèges spécifiques, dans la mesure où les rapports que les deux pays ont toujours entretenus n’étaient jamais ordinaires ou traditionnels. Ils ont largement dépassés les usages internationaux pour créer une relation solide et profondément intime.

La Tunisie, tout en comptant sur la place qu’elle occupe dans les priorités françaises et sur les liens d’amitié qui l’unissent au pays Voltaire, exprime aujourd’hui son inquiétude et sa stupéfaction devant les politiques françaises, que ce soit avant ou après la révolution du 14 janvier 2011.

En effet, la France a mis bien de temps pour exprimer son soutien à la révolution et l’Etat français n’a pas montré d’empressement pour traiter avec les voix et les visages de cette révolution.

La France est creuset, sans contexte, d’une révolution historique qui a changé de fond en comble le visage du monde en instaurant les valeurs de fraternité et de justice et en les exportant vers tous les pays du monde en vue de l’institution d’un système de droits et de valeurs humanitaires inédits.

La révolution française dans la quelle les révolutionnaires du 14 janvier 2011 ont puisé la volonté, la force et le courage pour réaliser leurs objectifs ambitieux ne peut ignorer ou demeurer sourde aux revendications légitimes des jeunes tunisiens.

Ces jeunes tunisiens attendent, précisément de la France de se comporter en  ami intime et en partenaire stratégique et de se tenir à leur côté en vue de les aider à l’édification d’un nouvel Etat qui met un terme définitif aux problèmes préoccupant la jeunesse dont en premier celui de l’émigration clandestine.

La situation des émigrés clandestins demeure malheureusement catastrophique et ce en dépit de la solution provisoire à laquelle le gouvernement tunisien est parvenu en partenariat avec l’Italie.

Monsieur le Président de la république,

Nous, membres du comité de défense des émigrés Tunisiens en France, tout en vous exprimant nos sentiments de considération pour votre soutien aux causes justes, plus particulièrement, la révolution de la dignité et de la liberté.

Nous vous appelons Monsieur le Président de la république à réviser le dossier tunisien de l’émigration clandestine qui doit être traité comme des hôtes de la France, le pays de la liberté, de la démocratie, de la tolérance et des droits de l’homme.

Nous sommes convaincus Monsieur le Président, que l’agence de service civil, connu par son expérience en matière de gestion des cas des émigrés clandestins, a un grand rôle à jouer pour ce qui est de l’encadrement professionnel et humain de ces jeunes en vue de les intégrer dans le tissu socio-économique français.

Monsieur le Président de la république,

Nous comptons sur votre attachement aux valeurs universelles de la révolution de 1789 et sur votre conviction que la dignité de l’individu et la concrétisation de ses droits élémentaires sont indissociables pour espérer voir nos doléances susciter votre compréhension et voir, par la même, la situation de nos jeunes émigrés régularisée.

Vive l’amitié Tuniso-Française

Ensemble pour que triomphe les valeurs de dialogue,

de la tolérance et de liberté


Comité de défense des émigrés tunisiens en France    Contacter l'auteur de la pétition