Soutien au Collectif étudiant pour la Palestine - UNINE

[Texte publié le 15 mai 2024. Les développements suivent plus bas]

Cher·ère·x·s étudiant·e·x·s et collègues,


Depuis ce matin, un collectif composé principalement d'étudiant·e·x·s de notre université ont investi l'aula des Jeunes-Rives pour demander des mesures concrètes en soutien à la population palestinienne, qui subit un assaut meurtrier et sans fin.

Nous avons besoin de vous. Soutenez le mouvement dès maintenant!

1. Signez la pétition ci-dessous en indiquant votre nom, prénom et statut/rôle au sein de l'université de Neuchâtel. Au besoin, vous pouvez également signer la pétition de manière anonyme.

2. Organisez-vous avec vos collègues/ami·e·x·s et adressez-vous directement au rectorat. Lettres ouvertes, emails, mobilisations collectives au sein de vos différents corps professionnels (PATB, corps professoral, etc.).

Notre mobilisation compte sur vous. Ensemble, nous pouvons porter nos revendications jusqu'au bout!


Le Collectif étudiant pour la Palestine - Neuchâtel
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En tant que membres de la communauté universitaire et en tant que citoyen·ne·x·s, nous sommes conscient·e·x·s de la responsabilité du monde académique suisse et nous nous montrons solidaires avec la population palestinienne au travers des épreuves qu'elle traverse.

Nous soutenons l'action pacifique et démocratique du collectif qui a investi l'aula des Jeunes-Rives le 15 mai 2024, jour de commémoration de la Nakba. La mobilisation universitaire a joué un grand rôle progressiste dans l'Histoire et, cette fois encore, peut jouer un rôle important dans la crise actuelle. Nous soutenons une université impliquée dans la vie de la Cité et porteuse d'un positionnement résolument pacifiste et anticolonial.

Nous appelons le rectorat et tous les organes de l'université à se saisir des revendications du mouvement, et à y répondre rapidement et sérieusement. Nous demandons à ce que les liens, directs ou indirects, avec les institutions israéliennes soient immédiatement suspendus jusqu'à plus ample enquête. Nous demandons à ce que l'Université de Neuchâtel se montre pro-active dans le soutien à la communauté académique palestinienne et dans l'accueil d'étudiant·e·x·s et chercheur·se·x·s de la Bande de Gaza, où toutes les universités ont été détruites.

Dans le contexte actuel, il nous parait essentiel d'exiger que les personnes mobilisées, salariées ou étudiantes, ne fassent l'objet d'aucune mesure disciplinaire.
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Les revendications du collectif sont les suivantes:

1)Une condamnation de la destruction des universités gazaouies et du meurtre d’étudiant·e·x·s, de professeur·e·x·s et de salarié·e·x·s de ces universités ; un positionnement auprès du Conseil Fédéral en faveur d’un cessez-le-feu immédiat et permanent en Palestine occupée ; une dénonciation au nom de l’Université de Neuchâtel de la colonisation et de l’apartheid israélien.

2)L’évaluation des collaborations présentes et futures avec des institutions israéliennes et la rupture desdites collaborations jusqu’à l’application réelle d’une solution convenable au regard des droits humains et du droit international en Palestine occupée. Ces mesures doivent également concerner les partenaires de l’Université qui collaboreraient avec des universités israéliennes ou leurs partenaires.

3)Des mesures proactives pour accueillir à Neuchâtel des étudiant·e·x·s, chercheur·e·x·s et enseignant·e·x·s qui souffrent de la destruction des universités à Gaza ou de formes de censure et de persécution dans les universités cisjordaniennes et israéliennes, à l’instar des mesures prises pour les académiques lors de l’invasion russe de l’Ukraine.

4)L’abolition du moratoire sur les conférences sur la Palestine et Israël à l’Université de Neuchâtel ; l’ouverture d’un espace de discussion sur l’occupation israélienne, la colonisation, l’état d’apartheid, les crimes de guerre et l’application de la Convention sur la prévention et la punition du crime de génocide ; ainsi que la reconnaissance des enjeux éthiques et politiques intrinsèques à la production du savoir académique.

5)Une intervention auprès de swissuniversities pour rompre tout lien entre, d’un côté, les institutions académiques suisses et leurs partenaires et, de l’autre, l’Etat d’Israël, ses institutions et son complexe militaro-industriel.

6)Un engagement clair de l'Université à ne pas sanctionner les membres de la communauté universitaire neuchâteloise participant à l’occupation de l’université ou soutenant celle-ci.
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[mise à jour du 16 mai : Communiqué de presse]

Communiqué de presse, 16 mai 2024
Collectif Étudiant pour la Palestine

Université de Neuchâtel: l'occupation propalestinienne continue!

Le 15 mai, jour de commémoration de la Nakba, un collectif principalement estudiantin a occupé l'antichambre de l’aula des Jeunes Rives à l'université de Neuchâtel. Le collectif revendique des actions résolues pour faire respecter les droits de la populati on palestinienne, notamment dans la Bande de Gaza.


Alors que les massacres continuent et que la Cour Internationale de Justice parle de risque réel et imminent de génocide, le rectorat botte en touche. La direction de l'Université a écarté sans discussion l'ensemble des revendications, prétendant déjà fair e assez et prétendant faussement qu'il n'y a aucun lien entre l'Université de Neuchâtel et des institutions israéliennes. Le rectorat prétend également que l'Université de Neuchâtel, qui se félicite régulièrement d'être ancrée dans la Cité, devrait être ne utre face à la catastrophe en cours. Le rectorat nie également avoir décidé d'un moratoire sur les conférences liées à la situation en Palestine.

Le soir du 15 mai, le rectorat a menacé de porter plainte contre les étudiant·e·x·s mobilisé·e·x·s. Face à la possibilité d'une répression policière et soucieux de maintenir un dialogue constructif, le collectif a quitté les lieux, comme demandé. Le rectorat a ensuite unilatéralement décidé de mettre sous clé le matériel du collectif et retiré toutes les banderoles de soutien à la population palestinienne.

Notre collectif appelle le rectorat à prendre au sérieux la situation, et à garantir la possibilité pour la communauté universitaire de se réunir et de faire usage de ses libertés publiques et démocratiques au sein de l'Université. Le contexte actuel à Neu châtel et en Suisse nous inquiète particulièrement, situation qui a notamment poussé Amnesty International à s'adresser directement aux directions universitaires pour leur demander de cesser la répression à l’encontre des étudiant·e·x·s mobilisé·e·x·s.

Le respect des droits humains nécessite des actions concrètes et proactives. L'horreur de la situation actuelle n'est pas un objet de débat. La mobilisation se poursuit à l'université de Neuchâtel.

Réponse du rectorat: le compte n'y est pas


Le rectorat a rapidement répondu aux revendications du Collectif. Malheureusement, ses réponses sont totalement insatisfaisantes et parfois inexactes. Le rectorat estime que l’université ne doit pas être instrumentalisée à des fins politiques, et se sert de cet argument pour botter en touche.


Nous tenons à clarifier notre positionnement sur certains points.


Contrairement à ce qu’avance le rectorat, nous ne considérons pas que l’occupation de locaux soit « problématique qu’elle qu’en soit la raison ». Au regard de l’horreur de la situation actuelle en Palestine occupée, nous estimons essentiel de mettre en place un réel espace de discussion, tenant
compte des rapports de forces en jeu et de l’asymétrie importante qui existe dans toute situation coloniale. L’exigence d’évacuer l’antichambre de l’aula des Jeunes Rives après une journée d’occupation pacifique emp êche la mise en place d’un tel espace de discussion.

Nous demandons des mesures proactives pour accueillir à Neuchâtel des étudiant·e·x·s, chercheur·e·x·s et enseignant·e·x·s qui souffrent de la destruction des universités à Gaza ou de formes de censure et de persécution dans les universités cisjordaniennes et israéliennes, sur le modèle des mesures prises suites à l’invasion russe de l’Ukraine, invasion condamnée par swissuniversities et l’Unine. Nous estimons que l’appartenance à Scholars at Risk n’est pas suffisante, et que le programme Escabeau ne répond pas aux nécessités dans la situation actuelle.

Les universités israéliennes sont impliquées dans la colonisation et la guerre en cours. À titre d’exemples : l’Université hébraïque de Jérusalem a des programmes de collaboration directe avec l’armée israélienne pour former ingénieur·e·x·s militaires et agent·e·x·s de renseignement. L’armée y gère d’ailleurs surveillance et sécurité et a un droit de regard sur les programmes académiques. Elle y filtre également les salarié·e·x·s. L’université de Tel Aviv, quant à elle, cultive les liens avec les entreprise s d’armement (notamment Elbit Systems), le Shin Bet et le Mossad. Son institut d’études de sécurité nationale collabore étroitement avec l’armée et approuve la doctrine Dahiya Dahiya.


De plus, les universitaires israélien·ne·x·s critiques de la colonisation et des massacres subissent de nombreuses pressions depuis longtemps.

Concernant les collaborations avec Israël, nous estimons que l’évaluation des implications de celles ci doit être améliorée, dans la mesure où, même sans partenariat officiel, les étudiant·e·x·s reçoivent par exemple des invitations pour une summer school à Haïfa, en Israël. Nous exigeons également plus de transparence vis à vis de ce processus.

Palestine occupée : le massacre continue

Gaza est sous un intense bombardement et une invasion terrestre depuis plus de 7 mois maintenant par l’armée israélienne. Cette violence a mené à la mort de plus de plusieurs dizaines de milliers de personnes dont plus de 10’000 enfants. Les restrictions imposées par l’État israélien ont provoqué un risque de famine imminent, dénoncé par António Guterres, secrétaire général de l’ONU. Les plus de deux millions d’habitant·e·x·s ont été déplacé·e·x·s de force. De nombreux·se·x·s membres de la communauté académique palestinienne sont mort·e·x·s, et la totalité des universités de la Bande de Gaza ont été détruites.

Les actions de l’armée israélienne ont été condamnée publiquement par des instances internationales et des gouvernements et font de plus l’objet de procédures urgentes auprès de la Cour Internationale de Justice, qui estime qu’il existe un risque plausible et imminent de génocide.
L'université ne peut pas être neutre. Le rectorat a souligné l’importance pour les institutions académiques de demeurer dans une « neutralité politique ». Le Collectif retient que, lorsque des expert·e·x·s de l’ONU ont parlé de « grave risque de génocide » et de « violation flagrant du droit i nternational » en concluant qu’« il est temps d’agir » ne pas prendre position correspond à une pseudo neutralité. D’autant plus que la
neutralité politique ne coïncide pas avec la neutralité académique. Les universités, importants vecteurs de savoir, sont dans l’obligation éthique et scientifique d'assumer leurs responsabilités et de concrétiser leurs prétentions humanistes.

Alors que l'Université avait soutenu ouvertement (et avec raison) les prises de position des instances internationales sur l'invasion russe de l'Ukraine, nous constatons une réponse différenciée dans des situations pourtant similaires.

L’action continue.


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