Pétition pour sauver le Centre Universitaire d'Informatique (CUI) de l'Université de Genève (UNIGE)

 

Pétition pour sauver le Centre Universitaire d'Informatique (CUI) de l'Université de Genève (UNIGE)

 

À l’attention du Rectorat de l’Université de Genève,

Déposée par les étudiant.e.x.s de Bachelor en Système d’Information et Science des Services (SISS) et de Master en Systèmes et Services Numériques (SSN),

Avec le soutien de l'Association des Étudiant.e.x.s en Informatique (AEI),

Avec le soutien de la Conférence Universitaire des Associations d’Étudiant.e.x.s (CUAE),

Rédigé par l’Association des Étudiant.e.x.s en Système d'Information (AESI) et le Comité de travail organisé autour de la rédaction de la pétition.

 

L’économie locale ne comprendrait pas ! Comment l’Université de Genève, qui se dote d’un dicastère IA et Numérique, puisse décider de fermer le Centre Universitaire d’Informatique, opérant dans ces domaines et ayant les programmes d’études avec la plus grande croissance d’étudiants de toute l’UNIGE ?

 

Le résumé de nos demandes :

  • Reconnaître l'importance du CUI : Valoriser le rôle stratégique du CUI dans la formation d’informaticien.ne.x.s qualifié.e.x.s, son rôle interdisciplinaire au sein de l’Institution, et son importance pour l’avenir technologique et économique de la région.
  • Garantir la continuité des enseignements : Pourvoir immédiatement les postes vacants de professeur.e.x.s et respecter les engagements de 2015 concernant les ressources du CUI afin que la rentrée de septembre 2024 se fasse dans des conditions acceptables.
  • Assurer l’autonomie du CUI : Élever le statut du CUI pour garantir son autonomie, afin qu’il puisse avoir le contrôle des moyens dont il a besoin pour mettre en place sa stratégie et assurer la stabilité et la qualité de ses programmes d'études.

 


 

1. Le fonctionnement du CUI

Le Centre Universitaire d'Informatique (CUI) de l'Université de Genève (UNIGE) est une Unité d'Enseignement et de Recherche (UER). Initialement créé comme un centre de recherche interfacultaire, point de rencontre pour la recherche en science informatique commune à différentes facultés, il est dirigé par le rectorat et ses facultés membres (Faculté des sciences, Faculté des lettres, Faculté des sciences de la société, Faculté d’économie et de management, Faculté de médecine et Faculté de psychologie et des sciences de l’éducation).

En 2015, après la scission de la Faculté des Sciences Économiques et Sociales (SES), le CUI a élargi ses missions pour inclure les programmes de Bachelor et de Master en Systèmes d'Information (SI). Cependant, ce transfert s'est fait sans l'accompagnement des ressources nécessaires, celles-ci étant restées dans les facultés membres.

Depuis ce transfert, le CUI fonctionne sous la gouvernance de ces facultés membres qui détiennent les ressources du Centre  (professeur.e.x.s, assistant.e.x.s, budgets, etc.) (Règlement d'organisation du CUI). Cela signifie que le CUI est dépendant de ces facultés, qui peuvent décider de récupérer les ressources allouées au CUI pour leurs propres besoins (budgets de professeur.e.x.s, chargé.e.x.s d’enseignement et assistant.e.x.s).

Cette situation, qui prive le centre de l’autonomie dont il a besoin pour assurer ses opérations, nuit au bon déroulement des activités et au maintien de la qualité des formations au CUI.

Elle crée une instabilité et une dépendance qui empêchent le CUI de bien fonctionner et d’assurer la continuité et la qualité des programmes d’enseignement pour nous, présent.e.x.s et futur.e.x.s étudiant.e.x.s.

 

2. Le rôle essentiel du CUI au sein de la stratégie numérique de l’Université, au service du Canton

Le canton de Genève et la Suisse souffrent d'une pénurie significative d'informaticien.ne.x.s qualifié.e.x.s. En 2030, il manquera près de 40’000 informaticien.ne.x.s en Suisse (Article du site de la confédération), causant des problèmes concrets au niveau de l’avenir technologique et numérique de notre pays.

Le CUI a un rôle stratégique important dans ce contexte de pénurie d’informaticien.ne.x.s. Au sein de l’Université, il assume la formation des spécialistes des systèmes d’informations et services numériques, permettant de faire le pont entre le domaine numérique et les enjeux économiques, éthiques et sociaux des divers acteur.rice.x.s et organisations. Il forme également les futur.e.x.s professionnel.le.x.s qui permettront la coordination et l’intégration des multiples spécialisations informatiques. C’est la seule institution sur Genève favorisant une approche multidisciplinaire et interrogeant en profondeur tous les aspects importants à la création de systèmes et services numériques favorisant une transition numérique efficace, éthique et durable pour toutes et tous.

Le CUI, de par sa structure, constitue aussi un pôle d’échange interfacultaire important, qui offre un environnement propice au développement des nombreuses compétences transversales essentielles dans les métiers du numérique. Ceci constitue à la fois un pilier de notre cursus, et une richesse très appréciée des étudiant.e.x.s provenant des autres filières de l’UNIGE.

De plus, l’attrait pour les formations du CUI ne cesse d’augmenter. Les programmes de Bachelor et Master délivrés par le CUI ont le plus fort taux de croissance d’étudiant.e.x.s de toute l’UNIGE, avec plus de 200 étudiant.e.x.s inscrit.e.x.s aujourd'hui, contre 70 il y a cinq ans (Statistiques de l'UNIGE). Par ailleurs, 95% des diplômé.e.x.s de Bachelor trouvent un emploi dans les six mois suivant l’obtention de leur diplôme, grâce à l’acquisition de compétences techniques et pratiques hautement valorisées par l’industrie. Cette dynamique démontre non seulement l’intérêt croissant des étudiant.e.x.s pour les formations du CUI, mais aussi leur rôle crucial dans le soutien au développement technologique et économique de la Cité.

Notre programme d’études est en pleine croissance et permet de former des professionnel.le.x.s hautement qualifié.e.x.s dans un domaine déjà en pénurie. Dès lors, nous trouvons incompréhensible que l’Université de Genève, qui déclare vouloir être actrice de la transition numérique, néglige l’importance du CUI et laisse la situation se détériorer depuis des années.

Nous exigeons de la part du rectorat qu’il garantisse les ressources nécessaires pour favoriser la qualité de nos formations et la continuité des programmes, pour les étudiant.e.x.s en cours d’études, mais aussi pour assurer l’avenir technologique et numérique de la Cité.

 

3. La rentrée de septembre 2024 est compromise

Depuis plusieurs semestres, nous constatons une baisse des ressources dédiées à notre formation, entraînant la détérioration de la qualité de nos programmes d’études.

Lors de la dernière Assemblée Participative du CUI le 7 mai 2024, il nous a été confirmé que le Centre n'a pas les ressources nécessaires pour dispenser tous les cours obligatoires du Bachelor et Master dès la rentrée prochaine. Dès lors, nous sommes fortement alarmé.e.x.s par la possibilité de ne pas pouvoir terminer nos études dans de bonnes conditions, par le risque d'avoir un programme inapproprié ainsi que par la potentialité de voir nos diplômes perdre en légitimité et en qualité.

Cette situation est due au transfert, en 2015, des programmes de Bachelor et Master au CUI, qui s’est opéré sans le transfert des ressources correspondantes (professeur.e.x.s, assistant.e.x.s, budgets). De ce fait, le CUI est dépendant des facultés membres qui détiennent et contrôlent toujours ces ressources. Depuis 2015, cinq professeur.e.x.s du CUI ont pris leur retraite sans que les facultés membres ne renouvellent les budgets pour leurs remplaçant.e.x.s et assistant.e.x.s, soit au total plus de dix postes non remplacés. Cela a créé une surcharge pour les professeur.e.x.s restants, entraînant une baisse de la qualité des cours. Avec le départ imminent d'un autre professeur, nous sommes très inquiet.e.x.s pour la garantie des cours obligatoires de nos programmes dès septembre 2024. Consultée, la Direction du CUI nous informe ne pas avoir obtenu de solution concrète et acceptable de la part des facultés concernées et est restée sans réponse de la part du rectorat.

La dépendance du CUI vis-à-vis des facultés membres entraîne une perte progressive des ressources nécessaires au bon fonctionnement de ses programmes d'études. En restant sous cette gouvernance, le CUI est confronté à des décisions qui ne tiennent pas compte de ses besoins spécifiques, affectant directement la qualité de notre cursus et empêchant le Centre d’effectuer sa mission au sein de l’Université et auprès de la Cité. Nous voulons une solution adéquate et durable qui tienne compte de nos besoins et garantisse nos études et notre avenir professionnel.

Nous, étudiant.e.x.s du CUI, assistons depuis des années à la détérioration de la qualité de nos programmes d’études. Cette situation est due à la dépendance du CUI par rapport aux facultés membres qui peuvent délibérément récupérer les ressources nécessaires au bon fonctionnement de notre Centre. Aujourd’hui, avec le départ du Prof. Dimitri Konstantas et le non-renouvellement de son poste au CUI, la situation devient encore plus grave.

Nous exigeons de la part du Rectorat qu’il intervienne dans cette situation afin de garantir un programme d’études de qualité pour les étudiant.e.x.s et pour l'essor technologique et économique de la Cité.

 

4. À court terme, l’UNIGE doit respecter les engagements qu’elle a pris en 2015 et garantir un programme de qualité

L'Université de Genève est dans l'obligation de respecter ses engagements signés lors de la scission de la Faculté des Sciences Économiques et Sociales (SES) en 2015.

Il avait été convenu que "la filière des Systèmes d'information et Science des Services ait les moyens de poursuivre son travail, tant au niveau de l'enseignement, de la recherche et du service à la Cité" (Conditions de la scission). Malgré cet engagement, nous nous retrouvons aujourd'hui dans une situation critique où l’existence des cours fondamentaux et exclusifs à notre programme est menacée en raison du manque de professeur.e.x.s et de ressources.

Il est inacceptable que le cursus des étudiant.e.x.s, ainsi que leur avenir personnel et professionnel, soient mis en danger en raison d’un dysfonctionnement institutionnel. Il est impératif que l'UNIGE garantisse la rentrée 2024 pour tous les étudiant.e.x.s des programmes de Bachelor et Master du CUI et que les cours obligatoires soient assurés par un corps professoral suffisant et disposant des compétences appropriées. Il est essentiel que ces cours continuent de préparer les étudiant.e.x.s aux exigences du marché du travail, en leur fournissant les compétences nécessaires pour réussir leur carrière professionnelle, comme cela a été le cas toutes ces années.

Nous exigeons une solution claire et immédiate à cette pénurie de cours. Le droit des étudiant.e.x.s à recevoir un enseignement de qualité dans un cursus stable doit être garanti.

Nous exigeons que le Rectorat respecte les engagements de 2015 et impose immédiatement la restitution des budgets non renouvelés par les facultés membres de sorte à garantir la rentrée de septembre 2024, avec un programme cohérent et un corps professoral élargi pour donner les cours obligatoires du programme dans de bonnes conditions.

 

5. À long terme, le CUI doit devenir autonome pour sauvegarder la continuité et la qualité des formations

Pour garantir une formation de qualité sur le long terme, il est impératif que le Centre Universitaire d'Informatique (CUI) obtienne l’autonomie dont il a besoin pour mener sa mission. Cette autonomie permettra au CUI de gérer ses ressources sans être dépendant des facultés membres, et donc de mettre en place sa stratégie et d'assurer ainsi la stabilité et la qualité de ses programmes d'études. Au sein de l’Université, des structures telles que l’UER+, permettant cette autonomie, existent déjà et pourraient être une réponse à cette problématique.

En devenant une entité autonome, le CUI pourra non seulement répondre de manière plus agile et efficace aux changements inhérents au domaine informatique et aux avancées technologiques, mais aussi renforcer son rôle essentiel dans l'enseignement et la recherche en informatique au sein de l'UNIGE. Cette autonomie est capitale pour attirer et retenir des enseignant.e.x.s de haut niveau, développer des programmes innovants et garantir que les étudiant.e.x.s reçoivent une formation qui les prépare à leur avenir personnel et professionnel.

La création d'un CUI autonome est bénéfique non seulement pour les étudiant.e.x.s, mais aussi pour la Cité et les acteur.rice.x.s économiques qui bénéficieront de l'apport d'informaticien.ne.x.s hautement qualifié.e.x.s et compétent.e.x.s. En permettant l’autonomie du CUI, l'Université de Genève contribue au développement technologique, économique et sociétal de la région, tout en répondant aux défis actuels et futurs de la pénurie de compétences en informatique.

Cette autonomie renforcera également le rôle du CUI au sein de l’Université en tant que pôle d'innovation et d’échange entre les différentes disciplines et facultés de l’Université.

Nous exigeons que le CUI obtienne l’autonomie dont il a besoin et qu’un groupe de travail à cet égard soit créé dès la rentrée académique 2024. Les étudiant.e.x.s doivent être intégré.e.x.s et consulté.e.x.s dans ce groupe afin que nos besoins, présents et futurs, soient entendus.

L’UNIGE doit permettre cette autonomie pour garantir la qualité des formations dispensées par le CUI sur le long terme, et servir efficacement les besoins de la communauté académique, économique et sociale de la Cité.

 

Nos demandes sont claires :

  • Reconnaître l'importance du CUI : Valoriser le rôle stratégique du CUI dans la formation d’informaticien.ne.x.s qualifié.e.x.s, son rôle interdisciplinaire au sein de l’Institution, et son importance pour l’avenir technologique et économique de la région.
  • Garantir la continuité des enseignements : Pourvoir immédiatement les postes vacants de professeur.e.x.s et respecter les engagements de 2015 concernant les ressources du CUI afin que la rentrée de septembre 2024 se fasse dans des conditions acceptables.
  • Assurer l’autonomie du CUI : Élever le statut du CUI pour garantir son autonomie, afin qu’il puisse avoir le contrôle des moyens dont il a besoin pour mettre en place sa stratégie et assurer la stabilité et la qualité de ses programmes d'études.

Nous demandons une audience officielle avec le rectorat avant le 17 juin 2024 pour discuter de ces points et obtenir un plan clair et officiel quant à la manière dont il compte répondre à nos demandes.

Merci de votre attention.

Signé par les étudiant.e.x.s de l’Université de Genève (UNIGE).


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