Oui à la liberté de création artistique au Maroc

Récemment le Ministère  de la communication du Maroc a interdit la diffusion du film de Nabil Ayouche  « Much Loved » qui traite de la prostitution à Marrakech.

Selon les autorités marocaines ce film porte «outrage   grave aux valeurs morales et à la femme marocaine » ! De ce fait le réalisateur ainsi que les acteurs et notamment l’actrice Loubna Abidar se trouvent sous la menace de mort.

 Dans la foulée de cette attaque, on enregistre une forte mobilisation des salafistes et autres conservateurs de tout poil ! D’ailleurs, même le festival  «  Mawazines - Musiques du monde » qui se tient chaque année à Rabat  et ailleurs depuis une dizaine d’années est sous la menace d’une disparition.

Le gouvernement marocain  actuel  s’en réjouirait. Au lieu de se pencher sur les conditions de ces « professionnelles du sexe »- appellation pudique du rapport récent  du Ministère marocain de la santé  sur le développement de la maladie  VIH/SIDA – et de promouvoir une politique sociale afin de combattre la pauvreté  grandissante,  le gouvernement décide d’interdire le film dans le peu  qui reste de salles de cinéma.

Ce manque d‘espace culturels devrait déjà mériter toute  l’attention  du Ministère de la culture ! Le regard critique sur le film est d’abord l’objet des spectateurs, ensuite des  «  gens du métier », seuls en mesure, car compétents, de le critiquer.

Une société qui aspire à la démocratie ne peut faire l’impasse sur la liberté d’expression  artistique et  culturelle.

Le Maroc gagnerait en maturité démocratique en  acceptant la diversité des idées et en  laissant la société  s’en  emparer avec sérénité et en débattre sous l’exigence de la civilité C’est à ce prix que se forge la conscience citoyenne.

C’est pour quoi nous signataires de cette pétition nous réfutons avec toute notre force cette interdiction   qui,  une fois de plus,  entrave la création  artistique au Maroc.  

 

 

Collectif de  franco- marocains et de marocains  du Monde