Non à toute forme d'accord politique avec M23 !

http://i1.wp.com/4emesinge.com/wp-content/uploads/2013/09/Kivu-occupe21.jpg?fit=278%2C173Pourquoi c'est important

Allons-nous enfin tirer les leçons de l'histoire ? Dans la mesure où les dictateurs sanguinaires impérialistes, Kagame et Museveni, envahissent le Congo en se servant de pseudo rébellions, orchestrent ensuite des négociations contraignantes jusqu'à des accords politiques tronqués sur lesquels ils s’appuient de manière perfide comme leviers pour provoquer de nouvelles pseudo rébellions, tout accord avec M23 réunira ingrédients et prétextes pour pérenniser un cycle de violences qui a déjà à son actif quelques 10 millions de morts, des millions de femmes violées, plus de deux décennies de déplacements incessants des populations, une longue série de mouvements rebelles apparentés dont l'AFDL, le RCD, le CNDP et le M23 ; chacun s'appuyant sur un accord politique antérieur tel que Lemera (1996), Lusaka (1999), Pretoria (2002), Sun City (2003), Nairobi ou Goma (2009).

Dès lors, la fin des aventures macabres du M23 sur le sol congolais est une excellente nouvelle et nous tenons à saluer les efforts déployés et qui ont, enfin, contribué à cette évolution significative de la situation catastrophique régnante à l’Est du Congo où la vie et la dignité humaines ont superbement perdu de leur signification depuis plus de deux décennies de barbaries parmi les plus atroces de l’Histoire. Les mérites et nos éloges reviennent en premier lieu à l’ONU qui a su initier ce processus méritoire à travers sa mission spéciale baptisée MONUSCO, à travers l’Accord cadre qu’elle a su imposer aux belligérants à Addis-Abeba le 25 février 2013 et à travers le mandat offensif imparti à sa Brigade d'intervention rapide. Spécial hommage et profonde gratitude aux casques bleus qui ont sacrifié leur vie pour que ce dénouement soit possible !

Aujourd’hui, malheureusement, les représentants et délégués occidentaux de la « communauté internationale » dans la région des Grands-Lacs exigent paradoxalement un nouvel accord politique avec les mercenaires du M23 aux identités plus que douteuses et responsables des pires crimes. A quelle logique cohérente ou historique correspondrait cette injonction ?

Au Congo même, l’histoire nous renseigne que le M23 est l’ultime émanation de l’AFDL. Et l’AFDL fut le premier accord politique signé entre Congolais et immigrés tutsi d’origine rwandaise revendiquant, entre autres, la reconnaissance de leur appartenance à la nation congolaise. Depuis lors, de leur légitime revendication initiale en termes de nationalité aux conquêtes du pouvoir politique et de l’accès aux richesses congolaises, les Banyamulenge n’ont cessé de monter des enchères et multiplier des prétextes pour déclencher un cycle dramatique de violences horribles ponctué d’une longue série d’accords politiques générateurs, chacun à son tour, d’une autre pseudo rébellion.

Pour mémoire, rappelons que pour concrétiser leurs ambitions impérialistes sur le Congo, les dictateurs sanguinaires, Kagame et Museveni, ont su machiavéliquement orchestré les accords successifs de Lemera (1996), de Lusaka (1999), de Pretoria (2002), de Sun City (2003), de Nairobi ou Goma (2009) en s’appuyant systématiquement sur la même astuce dans le contenu : l’intégration dans l’armée congolaise des mercenaires et bandits de grand chemin. Ainsi, Rwanda et Ouganda ont su mettre en place un levier ingénieux pour créer, à tour de rôle, diverses pseudo rébellions dont notamment l’AFDL (1996), le RCD (1998), le CNDP (2006) ou encore le M23 (2012).

Dès lors, imposer encore un accord politique avec le M23 défait, et surtout dans les termes ci-dessus annoncés, c’est jeter sciemment et surement les bases d’une nouvelle pseudo rébellion. Et c’est ce machiavélisme-là que la diaspora congolaise dénonce avec force et s’oppose fermement même au processus de simple négociation avec les criminels du M23. « Et qui pardonne au crime en devient le complice ! », s’exclamait voltaire. Qui donc se délecte d’autant de plaisir de la cruauté pour continuer à savourer l'ampleur de cette boucherie inhumaine que les tutsi imposent sur le Congo depuis déjà plus de deux décennies ?

Voilà pourquoi notre intransigeance contre tout accord politique avec le M23 est d’autant plus justifiée qu’elle prend ses repères sur des références occidentales solidement accréditées. Jusqu’à ce jour, en effet, tout nazi retrouvé, quel qu’a été son rôle, est considéré comme un criminel et voué au châtiment. De même, il n’y a pas eu de négociation avec Ben Laden et, aux USA, en Grande-Bretagne tout comme en France, personne n’envisage un processus de négociation avec le moindre terroriste reconnu. Pourquoi en est-il toujours autrement lorsqu’il s’agit du Congo ? Se perd-on en conjectures ou volonté de maintenir le statu quo ?

Plus de 10 millions de morts, viols de masse sans distinction d’âge ni de sexe, plus de deux décennies d’une barbarie aux formes parmi les plus infâmes de l’Histoire, il est plus que temps de réagir et de stopper définitivement ces horreurs qui font la honte de notre humanité, de leurs commanditaires, de la civilisation occidentale !

On peut tromper une partie du peuple tout le temps et tout le peuple une partie du temps, mais on ne peut pas tromper tout le peuple tout le temps ! (Abraham Lincoln)


Lwakale Mubengay BAFWA    Contacter l'auteur de la pétition