L’avenir d’Air France nous préoccupe… et vous ?

Monsieur le Président de la République,

Le transport aérien, marqué par une démocratisation croissante de sa clientèle, évolue dans un cadre de concurrence mondiale exacerbée.

Dans ce contexte, les salariés d’Air France prouvent qu’ils savent faire des efforts substantiels pour améliorer la compétitivité d’une compagnie à laquelle ils sont très attachés et qu’ils refusent de voir un jour disparaître.

Il n’est pas concevable que, dans le même temps, ces efforts soient compromis par certaines décisions des pouvoirs publics nationaux et des instances européennes.

La mission, présidée par Claude Abraham, vous a récemment remis un rapport qui pointe les risques de distorsion de concurrence, tant vis-à-vis des compagnies étrangères que d’autres modes de transport.

Ces risques sont insuffisamment pris en compte dans les décisions qui président à la création ou à l’évolution de certaines taxes, dont celle dite « Taxe Chirac » qui pèse principalement sur Air France et que vous avez hélas préféré augmenter plutôt que d’en modifier l’assiette.

De même, l’Etat français se décharge sur les compagnies, et donc leurs passagers, de sa mission régalienne de sûreté, durcissant toujours plus les règles et donc le coût. Ce choix, que ne font pas d’autres Etats et que nous vous appelons à revoir, donne aussi aux compagnies étrangères un avantage concurrentiel préjudiciable à Air France.

Enfin, nous vous demandons expressément de ne pas céder aux pressions faites par certaines compagnies concurrentes, notamment celles des pays du Golfe : leur ouvrir plus largement le ciel français en échange d’achats d’Airbus équivaudrait à un marché de dupes dont Air France et ses salariés seraient les premières victimes.

De l’absence de décision ou de décisions politiques aux conséquences mal appréhendées et possiblement néfastes, dépend en partie l’avenir d’Air France, aujourd’hui forte contributrice à la richesse économique et génératrice de plusieurs centaines de milliers d’emplois, directs ou indirects.

Nous, salariés d’Air France, sollicitons solennellement votre appui, et celui de votre gouvernement, dans la bataille que livre notre compagnie face à la concurrence des compagnies étrangères. Les constructeurs automobiles français ont bénéficié d’aides du Fonds Européen d'ajustement à la Mondialisation (EGF), pourquoi pas Air France ?

Nous voulons croire, Monsieur le Président de la République, que vous partagez nos préoccupations et notre volonté d’assurer l’avenir d’Air France et de nos emplois.

 


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