Les élèves de CPGE soutiennent leurs enseignants.

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#107

2013-11-27 09:35

Certes, la méthode n'est pas la bonne. Monsieur Peillon n'assume pas - en même temps, le peut-il vraiment ? - d'être un farouche opposant aux CPGE et d'avoir affirmé à plusieurs reprises être pour la suppression des Grandes Ecoles. Alors, il s'attache à les déconstruire par de petites attaques de biais (fin de la gratuité, baisse des salaires des professeurs...). Il serait plus honnête de dire : "Nous allons supprimer les CPGE". Seulement, dans le climat actuel, le gouvernement ne peut pas se permettre de relancer une fronde contre lui, ou il faut bien l'avouer, un mouvement de droite réactionnaire qui ne veut absolument pas qu'on touche à ses acquis. Cependant sur le fond, comment peut-on ne pas lui donner raison ? Les CPGE sont une anomalie de la République et l'incarnation du problème du système français. Dès l'instant qu'il y a une sélection post-bac, on sait très bien que le système est inégalitaire, puisque les meilleurs élèves ne retrouveront qu'entre meilleurs élèves...
J'espère à mon tour mon commentaire ne sera pas censuré. Je ne signe pas la pétition par conviction personnelle, mais bien sûr, je ne peux pas réjouir de le perte du pouvoir d'achat d'une parti du corps enseignant.

Réponses


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#122

2013-11-27 11:49:11

#107: -

J'ai peur que vous n'ayez une conception soviétique de la République. Je lui préfèrerais personnellement une conception gambettiste.

Ashka

#123 Re:

2013-11-27 12:17:23

#107: -

Je comprends votre point de vue.

Cependant, gardez à l'esprit que, là où la prépa, effectivement, sélectionne ses élèves sur dossier avant le bac (et là où la Grande Ecole sélectionne ses élèves en post-bac lors du concours), l'université ne sélectionne pas moins...J'ai de nombreux amis qui sont allés en fac, que ce soit directement après le bac ou après une prépa, quelques-uns après d'autres formations.

Tous me parlent de la même chose : un système qui, certes, s'améliore grandement en termes d'encadrement et de contrôle continu, mais où les élèves sont supposés autonomes, supposés travaillant d'eux-mêmes et complétant d'eux mêmes leurs cours. Un système où certains élèves ratent une fois, deux fois leurs partiels...et où, finalement, le nombre d'étudiants arrivant en master est minuscule comparé à la masse inscrite en première année de licence.

Il y a une sélection à la fac, elle ne dit pas son nom. Et elle se fait en séparant les élèves qui "avancent" dans leurs études des éternels redoublants, redoublants pour des raisons de capacités, de difficultés face aux enseignements théoriques, d'un mauvais cadre de travail ou d'absence de travail et de méthode de travail...

Très bonne élève, j'étais mal à l'aise au lycée, littéralement perdue d'ennui, et je n'ai jamais travaillé jusqu'au bac (bac inclus). Entrée en prépa, j'ai découvert des niveaux d'exigence bien différents de ce à quoi j'étais habituée, mais aussi des cours fouillés, riches, complexes mais motivants! Et surtout, j'ai pris quelques "tôles", à l'oral et à l'écrit, ce qui m'a permis de très vite élaborer des méthodes de travail de bonne qualité et qui me permettent, aujourd'hui, d'être élève dans une école que j'aime et qui m'intéresse réellement. Sans ce contrôle continu, certes lourd et qui implique que l'élève ne soit pas réfractaire au système "lycée", je n'aurais jamais compris comment apprendre et comment travailler, puisque je n'avais jamais eu à fournir le moindre effort en ce sens. J'aurais peut-être réussi quelque chose. Mais pas comme cela. Et pas avec autant de plaisir (car on peut avoir du plaisir à travailler!).

Ne nous privez pas de ce qui a parfois été un véritable tremplin, voire une planche de secours. Ne nous privez pas de cette chance que nous avons de pouvoir travailler et apprendre, quand nous voulons apprendre, quand nous avons encore besoin d'encadrement, ne mettez pas tous les élèves dans le même moule, celui des personnes déjà autonomes qui ont bénéficié de l'environnement, du lycée, des expériences nécessaires pour apprendre à travailler... Les différences entre la fac et la prépa sont aussi une richesse, même si au bout, en Grande Ecole, il n'y a aucune différence entre ceux qui entrent via la fac et ceux qui entrent via la prépa.

Si problème il y a, il est en amont, avec le fait qu'aujourd'hui de nombreux élèves de terminale présentent des lacunes qui leur fermeront les portes des CPGE...et, sans le dire, des facs, parce qu'à moins d'un travail de titan, ces étudiants n'iront même pas jusqu'à la licence, échouant aux partiels. La différence est qu'on les laissera s'inscrire en fac, pas en prépa.Si problème il y a (ce qui est possible), il vient de la formation trop laxiste, trop peu motivante, des élèves avant le bac, et du fait que ceux qui "décrochent" ne sont qu'à peine encadrés et passeront, bon an mal an, en première, puis en terminale, puis auront le bac...puis ne pourront pas aller en prépa, parce qu'on les a abandonnés en route, qu'on les a laissés à leur décrochage scolaire ou à leur nonchalance à base de "je passerai de toute façon" bien trop en amont.

Karl Poujade

#273 Re:

2013-11-28 19:20:16

#107: -

Continuons à refuser l'élitisme comme une gangrène, et nous verrons où ira notre société.
Je propose de jouer avec mon épouse dans l'équipe de France de football. Il n'y a pas de raison que ce soit toujours les meilleurs qui y aillent...
Je précise que le réactionnaire que je suis a toujours voté à gauche