Pour des classes à taille humaine

À Madame Caroline Désir, Ministre de l'Education,
À Mesdames et Messieurs les représentantes syndicales et représentants syndicaux,

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La crise sanitaire a mis en exergue l'importance cruciale de l'école pour les jeunes et pour le fonctionnement de la société toute entière. Cette crise a en outre révélé l'importance du savoir-faire de l'enseignant. Il s'agit en effet d'un métier qui nécessite le développement de compétences spécifiques.
Mais, pour rester ouverte, l’école a dû accepter des sacrifices.
Lors des pics épidémiques, elle a été décimée par le virus. Durant un an et demi les adolescents ont porté le masque jusqu’à 34 périodes de cours par semaine. Les enseignants ont expliqué la matière bouche collée à un bout de tissu. L’école a été coupée du monde extérieur, enfermée dans ses murs, enfermée dans les programmes scolaires et fenêtres ouvertes tout l’hiver.
Nous souhaitons tirer les leçons de cette crise, pour qu'elle marque un tournant radical dans l'enseignement.

La santé globale et le bien-être des jeunes ont été placés au centre des préoccupations. Néanmoins, les réponses données pour assurer cette bonne santé et ce bien-être ressemblent, en grande partie, à un emplâtre sur une jambe de bois.

A l'instar des soignants qui témoignent du fait que leur métier perd de son sens lorsqu'il ressemble plus à un travail à la chaîne qu'à une prise en charge de l'humain, notre métier, lui aussi, perd de sa valeur lorsqu'on nous demande de gérer des groupes sans nous donner les moyens d'accompagner individuellement nos élèves dans leurs apprentissages.
Ce suivi personnalisé est impossible à mettre en œuvre dans des classes de 25 élèves. Les enseignants ayant vécu l'expérience de groupes plus restreints ont pu se rendre compte ô combien la dynamique du groupe, la concentration des élèves et la posture de l'enseignant changent en-dessous de 15 élèves par classe.
Or, c’est toute la société qui est perdante lorsque l’enseignant gaspille son énergie dans une gestion de grand groupe au lieu d’investir cette énergie dans la mise en place de nouvelles méthodes d’apprentissage, la création d’outils, le diagnostic des difficultés individuelles ou encore l’écoute des élèves. Combien d'adolescents peinent à trouver leur place ? Combien d’adolescents en mal-être passent sous nos radars car noyés dans la masse ?

Les services de pédopsychiatries sont submergés par le nombre de jeunes en grande détresse. Leur appel à l'aide publié dernièrement demande, à la société dans son ensemble et aux écoles, d'agir préventivement pour une société plus harmonieuse qui crée moins de souffrance psychique. Ils appellent à des changements structurels au sein de l’enseignement dans le but de combiner au mieux les apprentissages et l’équilibre psychique des enfants et des jeunes.
Nous pensons que la réduction des groupes est un élément important voire essentiel de la solution.

Faudrait-il alors doubler le nombre d’enseignants engagés ou augmenter la charge horaire des enseignants déjà actifs ? Non. Un changement de paradigme (plus de place aux projets des élèves, aux collaborations externes, à l'école du dehors, à la coopération et à l'autonomisation...) permettra de réaliser les économies nécessaires et de les réinvestir dans la diminution de la taille des groupes et l'augmentation de la qualité de l'encadrement. Bien sûr, nous devrons être collectivement créatifs et ouverts aux idées originales pour y arriver. La santé globale des jeunes et leur épanouissement est notre priorité. Est-il normal qu'ils soient obligés de passer tant d'heures assis sur une chaise et confinés en classe dans un air souvent malsain ? Osons sortir du cadre défini il y a plus de 100 ans !

Les défis sociétaux que nous et nos jeunes auront à relever dès demain sont colossaux. Si nous souhaitons, malgré les séries de crises auxquelles nous faisons et ferons face, préserver notre capacité à être en lien et permettre aux enfants et adolescents d'agir sur le monde, il est urgent de revoir à la baisse les quotas d’élèves par classe dans tout l’enseignement ordinaire. Passer d'une classe de 25 à une classe de 15 permet de créer immédiatement un climat plus accueillant et propice aux apprentissages, à la créativité et à l'attention dont nos jeunes ont tellement besoin.

Nous demandons aux représentants syndicaux de briser le tabou et de porter fort notre demande de quotas de 15 élèves par classe dans tout l’enseignement ordinaire, en haut de la liste des revendications et sans contrepartie sur le nombre d’heures prestées par enseignant. Ceci contribuera également à préserver la santé des enseignants (diminution du bruit, de la fatigue, du stress...), à rendre le métier plus attractif et donc à contrer la pénurie de personnel.

Madame la Ministre, nous vous demandons de marquer le tournant vers une école plus humaine et plus résiliente en initiant la mise en place de groupes de travail sollicitant l’intelligence collective pour concevoir des propositions d’organisation de vie scolaire avec des classes de maximum 15 élèves.

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