Opposition à la reconnaissance de l’optométrie en Tunisie

Tunis, le 25/03/2014

Monsieur le Ministre de la Santé

Objet : Opposition à la reconnaissance de l’optométrie en Tunisie.


Monsieur le Ministre,

Nous les signataires, médecins spécialistes en ophtalmologie, manifestons notre opposition à la reconnaissance de l’optométrie en Tunisie
et ceci dont le but :

- de préserver la santé oculaire de nos concitoyens.

- de protéger notre profession de la pratique illégale de la médecine.

- d'éviter le gaspillage de devises fortes pour l’état Tunisien.

La reconnaissance de l’optométrie implique :

1/ La pratique illégale des soins médicaux ophtalmologiques de première ligne (réfraction, détection, dépistage, diagnostic et suivi des
maladies oculaires) par les détenteurs d’un diplôme d'optique.
Ces actes qui relèvent de l’exercice de la Médecine sont primordiaux pour la préservation de la santé oculaire de nos concitoyens et ils sont assuré efficacement en Tunisie par un nombre suffisant de Médecins spécialistes en ophtalmologie.

2/ Le cumul de la prescription des moyens de correction des déficits visuels (lunettes avec verres correcteurs et lentilles) qui représente un acte
médical et de la vente de ces mêmes moyens qui représente un acte commercial par un même corps de métier à savoir les opticiens ce
qui implique un conflit d’intérêt.

3/ Des dépenses considérables en devises fortes afin d’importer les équipements rendus désormais obligatoires pour les opticiens par le nouveau
cahier de charge, bien qu'il s'agit d'équipements médicaux destinés à la réalisation d’actes médicaux de consultation et d'exploration.

Nous sommes convaincus Monsieur le Ministre que la reconnaissance d’une  telle profession en Tunisie n’aura que des répercussions néfastes à
cours, moyen et  long terme sur la santé de nos concitoyens et nous vous prions de bien vouloir programmer une
réunion urgente avec l’ensemble des représentants du corps Médical (Ordre National des Médecins, Facultés de Médecine, Sociétés Savantes et Syndicats) pour débattre de ce
sujet sur des bases scientifiques (statistiques, démographiques et épidémiologiques) qui tiennent compte des réalités de notre pays et de ces besoins réels en matière de santé.

Dans l’attente de votre réponse, veuillez agréer Monsieur le Ministre l’expression de nos salutations les plus distinguées.