Non au limogeage arbitraire et indigne de Sana Tamzini !

Pétition citoyenne contre le limogeage de Sana Tamzini, ex-directrice du Centre National d’Art Vivant à Tunis !

 

 

Sana Tamzini, universitaire, artiste et directrice du Centre  National d’Art Vivant (CNAV) à Tunis  depuis avril 2011 a été démise de ses fonctions le 1er juillet 2013 par l’actuel ministre tunisien de la culture, sans que l’on connaisse les raisons de ce limogeage et dans des conditions indignes.

 

Comment comprendre cette décision ?

Ce limogeage illustre parfaitement la stratégie du gouvernement tunisien actuel :

1) amoindrir la résistance des hommes de culture face aux projets hégémoniques et anti-humanistes

2) éliminer toute autre alternative à leurs projets totalitaires

3) démobiliser les créateurs en saupoudrant leurs productions (festivals et autres) par des financements inconsistants

4) amoindrir leur capacité de s’opposer à l’arbitraire et annihiler toute volonté de s’exprimer librement

5) dans ce cas précis, mettre un terme aux actions de Sana TAMZINI, basées sur la démocratie, la liberté et la modernité… autant de principes qui ne sont pas ceux du ministre de la culture et du gouvernement actuel!

 

D'après Sana Tamzini, la décision serait aussi la suite logique d'un esclandre créé par le ministre tunisien de la culture lors du vernissage d'une exposition sur la fermeture du camp de Choucha. A cette occasion, Sana Tamzini avait, contre l'avis du ministre et de la présidente de la délégation des Nations-Unies pour les réfugiés, ouvert le centre et donné la parole à 300 réfugiés de ce même camp. Cette initiative courageuse et guidée par des principes d'humanité, de justice et de liberté d'expression,  avait courroucé un ministre de la culture adepte des lieux culturels réservé aux gens de bonne compagnie et respectant le discours officiel!

 

Cette décision serait-elle aussi un prolongement de l’offensive du 10 juin 2012 menée par des salafistes au palais El Abdelia de la Marsa, qui avait été appuyée par le ministre actuel de la culture lors d’une conférence de presse mémorable (le ministre n’avait pas vu lui-même les œuvres qu’il incriminait avec virulence !) Suite à ces incidents une centaine d’artistes furent condamnés à mort … dont Sana TAMZINI. Le ministre, en démettant Sana TAMZINI de ses fonctions poursuivrait-il cette idée saugrenue d’exécuter aujourd’hui, même symboliquement, une sentence prononcée il y a un an ?

 

Bilan de l’action de Sana Tamzini au CNAV :

Sana TAMZINI à été nommée directrice du Centre National d’Art Vivant du Belvédère en avril 2011. Depuis sa création dans les années 60, ce centre a connu des périodes fastes mais aussi des périodes difficiles. La direction de Sana TAMZINI correspond à une de ces périodes de prospérité et de redynamisation du centre.

C’est ainsi que ce dernier représente depuis 2011 l’espace le plus important dans la vie des arts plastiques dans notre pays, retrouvant en cela son aura des années 90.

Des expositions nationales et internationales, des rencontres, des séminaires, des publications, des workshops… ont eu lieu au centre du Belvédère. Toutes les tendances modernes, post modernes, contemporaines s’y sont exprimées. Elle a développé dans ce sens des rapports très suivis avec l’art contemporain européen et arabe.

Des rapports culturels très importants ont été développés avec des pays du nord, de l’est et du sud méditerranéens. Des centaines d’artistes tunisiens, quelques dizaines d’artistes européens et autres ont été exposés par le centre depuis 2011.

Jamais le centre n’a connu autant d’activités que pendant ces trois dernières années. Des peintres, des designers, des céramistes, des jeunes chercheurs, de grands artistes tels que : Durer, Picasso, Henri Cartier-Bresson, Joseph Koudelka, Nja Mahdaoui, Agostino Ferrari, Shadi Al Zakzouk ... ont émaillé de leur présence artistique le CNAV.

 

- L’action de Sana TAMZINI a permis en partie à l’art en Tunisie de réduire, l’isolement et la marginalisation dans laquelle l’art a été maintenu pendant ces 25 dernières années. Son action a su briser le carcan folklorique qui a dominé l’art dans notre pays. Elle a su susciter de nouvelles directions de recherches en arts plastiques et appliqués en ouvrant les débats sur l’art contemporain.

- Le Centre National d’Art Vivant a participé à ancrer les arts plastiques dans la société et dans la vie réelle, dans les lieux publics mais aussi dans les rues et dans les régions oubliées.

- Le patrimoine fut aussi sollicité, réaménagé, revivifié grâce aux actions de l’art contemporain et grâce à son ouverture sur le monde et sur les régions.

 

Face à cela, les membres du comité du soutien de l’action culturelle de Sana Tamzini condamnent avec force la décision d’un ministre de la culture de plus en plus inféodé à la Nahdha, de plus en plus isolé et sans doute aux abois.

 

Houcine Tlili,

Fondateur du comité de soutien à Sana Tamzini

Adresse : 68, AV. Taieb M’hiri 1002 Tunis, le belvédère

Tel. 23.32.58.46

 

 

Quelques liens, pour en savoir plus :

 

http://www.hammam-ensa.com/details_articles.php?art_id=2632&cat_id=35

 

http://www.kapitalis.com/culture/17688-le-scandale-du-limogeage-de-la-directrice-du-centre-d-art-vivant-de-tunis.html

 

http://www.tunisiartgalleries.com/index.php?option=com_content&view=article&id=2734:centre-national-dart-vivant-la-controverse&catid=2:tagpress-tunisie&Itemid=70

 

https://www.facebook.com/photo.php?fbid=4596672534258&set=a.4596670214200.1073741855.1815594271&type=1&theater