Lettre ouverte à Madame la Ministre de la justice

 

 

Madame la Ministre de la justice,

Le 14 novembre 2012, le député Martiniquais Serge Letchimy vous avait fait part  des inquiétudes de l’AVCA (Association des Victimes de la catastrophe aérienne du 16 Août 2005 au Vénézuela) quant à l’absence de diligence du juge en charge du dossier pénal et à la non-exécution d’une décision rendue par la Chambre de l’Instruction de Fort-de-France, à savoir la traduction du dossier de maintenance.                                                                                       

Vous avez entendu l’appel des familles et avez bien voulu débloquer la somme de 500.000€ pour réaliser cette traduction qui devait participer à la démonstration de la vérité en permettant de comprendre l’historique de cet avion dans lequel 152 martiniquais sont morts, les conditions de son entretien, les conditions de sécurité offertes aux passagers etc.

Or, le 6 mai 2014, le juge Colombet  a adressé deux lettres à chaque partie civile. Dans la première, il indique qu’il considère sa mission terminée, dans la seconde, en complément de l’avis de fin d’information, il notifie aux familles la fin de la traduction et son annexion au dossier de procédure.

Madame la Ministre, 500.000€ ont été dépensés et le juge n’a pas l’intention de tenir compte de la traduction qui en est résultée.

Sur le plan financier, ce serait un gâchis que les familles ne sont  pas prêtes à accepter.

Sur le plan du droit, nous disons que tout ce qui concourt à la vérité doit être pris en compte et analysé. D’ailleurs, l’expert en maintenance qui a fait son analyse il y a 4 ans n’avait pas de compétence en espagnol, il devrait donc, selon nous, refaire son expertise à la lumière du dossier traduit.

Par ailleurs, une telle attitude est synonyme de mépris pour les familles de victimes  et nous voudrions que cela cesse.

Quant à ce qui a été traduit (12.000 pages), il semblerait que ce ne soit qu’une partie du dossier de maintenance fourni par la Colombie et non l’entier dossier. Nous nous interrogeons dès lors sur les critères de sélection retenus par le juge. Avait-il le droit de faire un tri ? En fonction de quoi ?

Madame la Ministre, 9 ans de procédure, c’est long, très long pour les familles, mais une enquête bâclée ne saurait non plus satisfaire le besoin de vérité de ceux qui croient en la justice française et qui n’ont pas l’intention d’abandonner.

Nous vous demandons donc de veiller à ce que cette enquête ne soit pas clôturée en l’état avec toutes les questions qui demeurent et que le juge prenne en compte cette traduction sans délai.

Les familles des victimes ont besoin de comprendre ce qui s’est réellement passé le 16 août 2005 à Maracaïbo, mais c’est aussi toute une île, toute la Martinique qui a le regard fixé sur cette enquête et au-delà, toutes les associations de victimes.

Veuillez agréer, Madame la Ministre,  l’expression de ma très haute considération.

La Présidente,

Rose-Marie TAUPIN PELICAN

 

AVCA : ASSOCIATION DES VICTIMES DE LA CATASTROPHE  AERIENNE
DU 16 AOUT 2005 AU VENEZUELA

81 rue Ernest André – 97232 Le Lamentin
tél : 0696 98 48 48 / 05.96.53.11.37
mail : avca1682005@laposte.net
web : www.martinique-avca.org

 


A.V.C.A. DU 16 AOUT 2005    Contacter l'auteur de la pétition