La liberté d’expression et de la création en danger حرية التعبير والابداع في خطر

  La liberté d’expression et de la création en danger    حرية التعبير والابداع في خطر       

 

 

    نحن الممضين أسفله بنات وأبناء تونس نعبر عن استيائنا الشديد من المنع المقنع لتصوير مشهد من الشريط الروائي التونسي "فتوى" لمحمود بن محمود.

علما أن منتج الفيلم الحبيب بالهادي ( فنون التوزيع) طلب بتاريخ 4 سبتمبر 2017 تصوير هذا المشهد يوم الأحد 8 أكتوبر وذلك قبل افتتاح الدورة التشريعية 2017 و2018 .

وبعد هذا الرفض المقنع توجه فريق الانتاج  لوزارة أملاك الدولة والشؤون العقارية بطلب قصد استغلال مقر مجلس المستشارين التي لبت الطلب وأحالت موافقتها الى مجلس نواب الشعب وكلنا يعلم أن مجلس المستشارين مغلق ولا نشاط له يذكر منذ اجتماعات "الحوار الوطني.

إلا ان حزبا سياسيا ممثلا بقوة في مجلس نواب الشعب لم يستسغ المشهد وبلغ المنع بطرق ملتوية علما أن الشريط بلغ أيام تصويره الأخيرة .

وبالرغم من اجتهاد أغلبية أعضاء مكتب مجلس نواب الشعب لتحقيق طلب هذه المجموعة من المبدعين في اطار المساواة في التعامل مع كل الفنانين وتقديرا لدورهم الوطني واحتراما لدستور لم يمر على التوافق حولة إلا بعض السنوات..

نحن الممضين أسفله نندد بشدة بهذه الممارسات التي تعود بنا الى عهود لن نسمح بعودتها وندعوا الجميع إلى يقظة عالية للدفاع وصيانة مكاسب دستور 2014.   

 

Nous, les soussignés, filles et fils de la Tunisie, exprimons notre plus vive condamnation de l’acte de censure à peine déguisé qui a visé le tournage d’une séquence du long métrage tunisien de fiction « Fatwa » de Mahmoud Ben Mahmoud.   Le producteur de cette œuvre, Mohamed Habib Bel Hédi (Arts Distribution) avait déposé une demande le 4 septembre 2017 pour tourner une scène du film le 8 octobre au siège de la Chambre des Représentants du Peuple, soit un mois avant la date prévue du tournage et bien avant l’ouverture de la nouvelle session parlementaire.   Ayant essuyé un premier refus, la production a déposé une nouvelle demande de tournage mais cette fois auprès du Ministère des Domaines de l’Etat et des affaires foncières au fins de tourner la séquence au siège de l’ancienne Chambre des Conseillers. Il est à préciser que cette institution est aujourd’hui fermée et n’est donc plus le lieu d’aucune activité politique depuis la fin des réunions du Dialogue National.   Monsieur le Ministre des Domaines de l’Etat a bien voulu autoriser le tournage sous réserve d’un avis favorable de la Chambre des Représentants du Peuple à laquelle il a transmis son accord.   Or, il se trouve qu’un parti politique très influent au sein de l’Assemblée ne semble pas avoir apprécié le contenu de la séquence à filmer et a pesé de tout son poids pour empêcher son tournage dans tous les lieux relevant de l’autorité du parlement. Les motifs invoqués liés à des questions de « maintenance » ne trompent évidemment personne et ne visent qu’à cacher un acte de censure politique que nous croyions révolue.   Il est à noter que cette décision a été prise en dépit de l’intervention d’un groupe de députés progressistes qui n’a pas ménagé ses efforts pour que l’autorisation de tournage soit accordée à l’équipe de « Fatwa », respectant ainsi les principes clairement énoncés dans la constitution et qui garantissent la liberté d’expression et de création aux artistes.     Nous, les soussignés, dénonçons avec fermeté toutes les pratiques visant à porter atteinte aux droits des créateurs et appelons à la plus grande vigilance pour la défense et la sauvegarde des acquis de la constitution de 2014.