Refondation de l'école : les dindons prennent la parole

Bidoon

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2012-11-29 00:11

Je reviens sur la question des devoirs...la conversation ayant dévié...

Franchement, je pense que le problème est avant tout un problème de société. Je suis dans un département limitrophe des Yvelines et voilà les familles-type que je recontre dans mon école : 18 élèves sur 28 sont nés dans les Yvelines, la majorité des parents travaillent sur Paris et ont donc au minimum 2 heures de route par jour. Certains de mes élèves (CM1) rentrent seuls le soir et passent de 16h30 à 19h seuls à la maison (et me disent qu'ils ont peur !). De plus en plus de parents travaillent à 2, à temps plein, avec un minimum de 2 voire 3 enfants à s'occuper et doivent se déplacer loin pour aller travailler. Ils n'ont ni le temps, ni l'énergie suffisante pour s'occuper de leurs enfants. Que font-ils ? Ils demandent à la société de s'en charger pour eux ! L'école est devenue un moyen de garde et d'éducation sans laquelle ils ne géreraient plus rien !
Je ne les incrimine pas : ils sont victimes de notre société où les valeurs "argent et travail" ont pris le dessus sur tout !
Les gens veulent tout : un travail intéressant, qui rapporte beaucoup, une famille de plusieurs enfants, une belle maison (mais loin !!!)
Régulièrement, j'entends : " Ah ben, on n'a pas eu le temps de lui faire réviser sa leçon... vous comprenez, j'ai 3 enfants !"
Je suis issue d'une famille de 3 enfants (famille nombreuse !), ma mère était mère au foyer parce qu'elle considérait qu'elle devait s'occuper de sa famille nombreuse . On ne roulait pas sur l'or, on vivait même en HLM...mais elle n'a jamais manqué de temps pour s'occuper de nous, ni pour nous faire faire nos devoirs.
La société évolue...mais l'école n'est pas la solution de tous les maux...Surtout qu'on pourra toujours supprimer les devoirs... les leçons resteront et certains parents ne pourront pas toujours repousser une de leurs responsabilités : l'instruction de leurs enfants dépend aussi d'eux, car ils sont complémentaires de l'école. Ne l'oublions pas !