NON à l'usine de METHANISATION à LA TORCHE !

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2018-10-19 12:35

"vous remarquerez que l’odeur sur le site est très raisonnable ..."
 
Économie. Les entrepreneurs découvrent la méthanisation Publié le 16 octobre 2018
https://www.letelegramme.fr/informations/economie-les-entrepreneurs-decouvrent-la-
Un groupe d’entrepreneurs locaux a profité, lundi, d’une visite de la centrale biogaz Kastellin qui est entrée en production au mois d’avril. L’occasion pour ces chefs d’entreprise de découvrir une activité que peu connaissaient.

Lundi matin, la centrale biogaz Kastellin installée à Coatiborn recevait la visite du club entreprises Châteaulin-Pleyben/Crozon-La Faou animée par la CCI métropolitaine Bretagne ouest (CCIMBO). Pendant une heure, 19 entrepreneurs locaux (parmi les 28 que compte le club) ont profité d’explications sur cette unité de méthanisation de Vol-V qui produit du gaz depuis le mois d’avril.

Un projet innovant et de territoire

Accompagné par Gaëlle Nicolas, la maire de Châteaulin, le groupe a pu profiter des éclairages d’Elma Pinta, venue pour l’occasion du siège breton de Vol-V en région rennaise. « L’unité de méthanisation est un projet innovant, mais c’est aussi un projet de territoire. C’est important de le faire connaître », avance la chef de projets de cette entreprise basée à Montpellier, qui a déjà lancé une unité à Quimper, en février 2017.

Les visiteurs ont pu voir arriver un agriculteur venu livrer du lisier. Après être passés sur le pont à bascule, le tracteur et sa tonne sont entrés par l’une dans trois grandes portes du hangar principal qui s’est ouverte. Il s’agissait de celle dédiée aux dépôts liquides, les deux autres portes recevant les dépôts solides et pâteux. « Tout dépôt (déchets d’élevage, graisses animales…) est livré à l’intérieur du bâtiment et vous remarquerez que l’odeur sur le site est très raisonnable », avance Elma Pinta. Les différentes natures de dépôts sont mélangées pour composer une « recette » qui doit être la plus stable possible. Ce mélange est alors conduit dans un digesteur (ou méthaniseur), sorte de « panse de vache » dans laquelle la matière va rester 60 jours. Des bactéries y dégraderont la matière organique pour produire du biogaz (50 % de méthane et 50 % de CO2). Celui-ci subira plusieurs traitements et analyses avant d’être injecté dans le réseau de CTRgaz pour y être vendu puis consommé.

Gaz et digestats

La centrale biogaz Kastellin a la capacité de produire 2,250 millions de m3 de biométhane qui équivalent à 22 Gwh/an, soit la consommation de gaz de 6 100 personnes. Outre le gaz, l’unité « produit » des digestats liquide et solide qui sont les résidus de la méthanisation. Ceux-ci sont destinés à l’épandage. Ils sont annoncés inodores et riches en azote et en phosphate.

Très intéressés par la visite grâce aux explications claires et accessibles d’Elma Pinta, les entrepreneurs du club entreprises local ont multiplié les questions, comme celles, en fin de visite, au sujet des difficultés à développer un projet de centrale biogaz. « Nous faisons face à des oppositions violentes, notamment lors des enquêtes publiques, reconnaît la salariée de Vol-V. Il y a aussi la difficulté à convaincre les banques, qui sont plus réceptives aux projets éoliens, par exemple ».

Questions d’environnement

Les entrepreneurs ont aussi posé des questions relatives aux possibles actions de la centrale biogaz sur l’environnement.

Émission de CO2 ? « Il est rejeté dans l’atmosphère, mais il existe des pistes de recyclage, comme dans la culture sous serres qui en consomme beaucoup ». 

L’azote ? « Tout ce qui entre chez nous en ressort. La méthanisation n’est pas un système pour lutter contre les nitrates et ce n’est pas la solution miracle contre les algues vertes ».

Et ces algues vertes, peuvent-elles être méthanisées ? « Non, pas telle quelle. Il faudrait les dessaler et les dessécher ».

Et le bois ? « Les bactéries ne digèrent pas la lignine ». Travailler avec une déchetterie ? « Ce n’est pas possible, car il y a trop de mélange de matières et trop d’indésirables ».

À l’issue de la visite, le président du club entreprises Châteaulin-Pleyben/Crozon-La Faou de la CCIMBO, Damien Leterme, s’est dit ravi de ce qu’il a appris et découvert sur place car, explique-t-il, « de l’extérieur, on se pose des questions ».