Ne laissons pas brader la santé des femmes


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2014-01-29 13:42

De nombreux pays – qui voient leurs résultats périnataux s’améliorer – ont fait le choix de placer la sage-femme comme un praticien de premier recours clairement identifié : Grande- Bretagne, Pays-Bas, Nouvelle-Zélande, ainsi que la Suède placée en tête des classements internationaux par l’Union Européenne dans son rapport annuel sur la santé périnatale (Europeristat_septembre 2013). Ce même rapport note que la France a le taux de mortinatalité le plus élevé d’europe. La Suède a également fait le choix de confier – comme la France – une partie du suivi de la contraception aux sages-femmes. A une différence : la sage-femme est clairement identifiée dans leur système de santé .
De nombreuses études internationales, dont la revue de la Cochrane Database (Gold Standard des études scientifiques basées sur des preuves) en 2013, démontrent que « quand les sages-femmes ont été les principaux fournisseurs de soins tout au long [de la grossesse], les femmes étaient moins susceptibles d’accoucher avant 37 semaines ou de perdre leur bébé avant 24 semaines. Les femmes étaient plus susceptibles d’accoucher sans péridurale, moins de naissances assistées [forceps ou ventouse], et moins d’épisiotomies ». En France, les résultats de l’enquête périnatale de 2010 montrent que seulement 11,7 % des femmes ont consulté principalement une sage-femme pendant leur grossesse et seules 5,4% ont consulté une sage-femme en début de grossesse.
Le rapport de la Cour des Comptes en 2011 reconnaît (Rapport de la Cour des Comptes, chapitre VI : le rôle des sages-femmes dans le système de soins, page 173 – 198) que les sages-femmes peuvent assurer un suivi
global, respectueux des usagers et de la physiologie, avec une médicalisation à bon escient et des prescriptions parcimonieuses (statistique UNCAM) tout au long du suivi de la grossesse, de l’accouchement, du post- natal et du suivi gynécologique.
Dans ce même rapport, la Cour des Comptes préconise que «l’utilisation optimale des compétences de chacun implique une redéfinition des pratiques et des responsabilités : compétence des sages- femmes pour la pratique de l’obstétrique physiologique, prise en charge des seules grossesses pathologiques par les obstétriciens».
Dans le rapport du Comité des Sages demandé par Madame Touraine, page 76, il est noté « que les sages-femmes sont moins prescriptrices du fait de consultations mettant l’accent sur le conseil et la prévention au-delà de l’acte médical ».
La mission périnatalité des professeurs Puech, Breart, Rozé de 2003 reconnaissait d’ailleurs qu’il fallait replacer la sage-femme dans ses rôlesetcompétencesdesuividesgrossesses normales afin « de faire mieux et moins pour les grossesses à bas risques » tout en permettant de libérer du « temps médecins » pour « faire mieux et plus pour les grossesses à hauts risques ».
En outre, 20 à 50% des femmes ne bénéficient pas de la consultation post-natale pourtant obligatoire par la loi. Cela permettrait d’étoffer l’offre de soins et de renforcer le suivi – notamment contraceptif (au moins 5% d’IVG dans le post-partum) – au cours de cette période.