Création parking CEND

Namur, le 26 août 2020  

Chers membres du personnel du la Communauté Educative Notre-Dame,

Ce mercredi 26 août 2020, les membres du personnel des établissements scolaires de notre Communauté Educative ont été informés du démarrage imminent d’un chantier visant l’aménagement de 300 m² de parking à destination des membres des directions des trois écoles de la Communauté ainsi qu’aux membres du PO, dans un espace reculé de la cour, à la place de la zone herbeuse qui longe le mur recouvert de la fresque Wemotaci.

Les signataires de la présente pétition désapprouvent ce projet pour de nombreuses raisons :

1. Ils dénoncent une affectation de moyens financiers à des fins non légitimes compte tenu des besoins déjà maintes fois soulignés (vétusté des infrastructures sportives, nécessité d’un véritable parking vélo, construction d’un préau, rénovation ou aménagement de nombreux locaux afin d’améliorer la qualité de l’enseignement, équipements numériques, engagement de personnel pour gérer le parc informatique, réduction de la taille de groupes à besoins plus spécifiques,…), ou récemment révélés par la crise du COVID-19 (réduction de la fracture numérique auprès des élèves précarisés, notamment). À la veille de la mise en route des plans de pilotage dans les différentes écoles, les pistes pour affecter des moyens financiers à des projets qui bénéficieraient au plus grand nombre ne manquent pas.

2. La décision est vue comme une atteinte à l’environnement, condamnant un espace vert à une époque où la planère suffoque sous l’effet du réchauffement climatique et où les villes agissent afin de rendre leurs espaces plus verts et leur mobilité plus douce. La ville de Namur essaie d’ailleurs d'éviter les projets urbanistiques qui visent à favoriser la voiture, qui plus est quand cela entraîne la destruction d'espaces verts.

3. La décision est vécue comme contraire aux intérêts à long terme des premiers bénéficiaires de la Communauté, à savoir les élèves, qui ont montré et continuent de montrer un engagement certain pour les thématiques environnementales. La décision va à l’encontre de nombreuses actions écologiques menées par les enseignants avec les élèves : potager, projet de forêt urbaine, dynamique zéro déchet, mise en place d’une cantine plus locale et bio, limitation de l’usage du plastique, recyclage, marches pour le climat, comité climat, journée mobilité à vélo, éducation au vivant, … Le projet constitue un véritable camouflet à la face d’une Communauté qui se targue d’ouvrir dans un de ses établissements une option pour former des technicien(ne)s en environnement.

4. Les signataires rejettent une décision qui nuit à la qualité de vie à l’école, à très court terme – nuisances sonores et réductions de l’espace extérieur disponible pendant les travaux, à quelques jours à peine de la rentrée des classes – et à long terme également – suppression de bancs et d’espaces verts qui contribuent au bien-être à l’extérieur, amortissent le bruit et purifient l’air.

5. Les signataires jugent la décision incompatible avec les recommandations sanitaires actuelles liées au COVID-19. Cette décision revient à réduire l’espace extérieur disponible, alors que les autorités demandent aux écoles de favoriser la distanciation entre élèves, les cours à l’extérieur, les moments au grand air pour s’oxygéner sans masque.

6. Cette décision met en danger les usagers des espaces intérieurs de l’îlot où le parking doit être aménagé. La zone concernée se situe en effet au bout de la cour par rapport à l'entrée. Cette configuration présuppose un aller-retour de véhicules dans une zone que des élèves de maternelle, de primaire comme de secondaire sont susceptibles d’occuper à toute heure du jour, pendant les récréations mais aussi à l’occasion de certains cours d’éducation physique. Des dommages aux véhicules ne sont d’ailleurs pas à exclure, compte tenu de la proximité des élèves qui jouent notamment au ballon.

7. La décision constitue une très mauvaise publicité pour la Communauté, la configuration extérieure de l’implantation constituant un véritable écrin vert en plein centre-ville, qui en fait en partie la renommée dans Namur.

8. Les signataires regrettent une décision vécue comme arbitraire et dénoncent une absence totale de concertation, un manque de transparence, voire un abus de pouvoir destiné à imposer une mesure qui ne bénéficie qu’à une infime minorité détentrice d’une autorité hiérarchique. La décision dénote un manque total de considération et de solidarité envers les membres du personnel qui vont devoir, et à leurs frais, trouver une solution pour pallier la fermeture du parking des Casernes en septembre.

9. La décision est perçue comme une provocation par les cyclistes de l’école, toujours plus nombreux tant parmi les membres du personnel que parmi les élèves. La fermeture du parking des Casernes en septembre viendra encore gonfler les rangs de ces défenseurs d’une mobilité durable et responsable, qui s’étonnent de la disponibilité de moyens financiers pour aménager 300 m² de parking alors qu’aucun budget n’est disponible pour un parking vélo de qualité.

10. Les signataires déplorent une mauvaise volonté de la part du PO dans la recherche par ailleurs légitime de solutions de stationnement pour les Directions. De nombreuses zones sont actuellement déjà bétonnées et pourraient être exploitées de manière plus systématique au besoin.

11. Enfin, les signataires dénoncent une injure à l’égard de l’arbre remarquable qui jouxte la zone herbeuse du parking, l’ensemble étant d’ailleurs situé au plan de secteur dans un périmètre d’intérêt culturel, historique et paysager.

Forts de tous ces arguments, les signataires de la présente pétition demandent aux membres de PO de bien vouloir leur fournir les éléments suivants :

     -Motivation de la décision, en prenant en compte les intérêts de tous les membres de la Communauté éducative Notre-Dame, en ce compris les élèves ·     

     -Justification de la légitimité de la décision, conformément à la législation sur l’organisation du PO en tant qu’ASBL ·     

     -Justification budgétaire de la décision, en précisant l’origine et la destination initiale des montants affectés au projet ·      

     -Justification urbanistique (permis d’urbanisme), le projet devant respecter le CoDT.

Dans l’attente des informations demandées, les signataires de la présente pétition demandent purement et simplement l’arrêt immédiat du chantier.

Rédigé à Namur le 26 août 2020,


les professeurs de la CEND    Contacter l'auteur de la pétition