Contre le projet d’un immeuble mixte comprenant 92 unités de logements, une crèche et l’abattage de 19 arbres, situé dans le « Parc Goemaere »

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PÉTITION

Contre le projet d’un immeuble mixte comprenant 92 unités de logements, une crèche et l’abattage de 19 arbres, situé dans le « Parc Goemaere »,
Chaussée de Wavre 1945 à Auderghem,
et portant la référence 02/PFD/1927597 ^[1]

Le projet immobilier portant la référence régionale 02/PFD/1927597 prévoit :

• L’abattage de plus de19 arbres à haute tige situés dans le parc
• La transformation et l’extension d’un immeuble de bureaux

afin de changer son affectation en immeuble mixte comprenant :

• 92 unités de logements (10.952 m²)
• une crèche (443 m²)
• un parking de 68 emplacements pour véhicules motorisés
• 222 emplacements pour vélo

L'enquête publique se déroule du 16-05-2024 au 14-06-2024. Les documents officiels sont consultables pendant la durée de l’enquête publique sur https://openpermits.brussels/fr/_02/PFD/1927597.

Notons d’emblée que ce projet démesuré ne respecte pas le bâti environnant, composé essentiellement d’habitations individuelles R+1 ou +2, et créera d’énormes problèmes de mobilité ainsi qu’une perte significative de la biodiversité. Il ne tient pas compte non plus du contexte non bâti composé d’un parc boisé dans lequel il s’implante en proposant un abattage d’au moins 19 arbres, des aménagements extérieurs conséquents et des modifications importantes du relief du sol.

La surface au sol passera de 2.036 m2 à 2.760 m2, soit une augmentation de 724 m2. En termes de gabarit, le bâtiment passe de R+3 à R+6 et la hauteur du bâtiment est augmentée de plus de 10 m sur l’avenue des Frères Goemaere.

Notons que la demande est lacunaire et que le rapport d’incidences comporte des incohérences et des inexactitudes. Des cotations et des niveaux du bâtiment sont contradictoires. Par ailleurs, les abattages d’arbres prévus dans le rapport d’incidence repris à la page 264 ne sont pas repris dans les plans ni dans la demande de permis d’urbanisme.

Nous mettons en évidence que :

Le site est repris en zone de maillage vert reprise au PRDD dont le but est de renforcer la connectivité́ du réseau écologique.

Sur la Carte du Réseau Écologique Bruxellois, le site du projet a été reconnu « zone de liaison ». En effet, il se situe entre la zone spéciale de conservation « Natura 2000 » composée du Jardin Massart, du Parc du Bergoje et de la Forêt de Soignes, et la vallée de la Woluwe.

Le site constitue un corridor écologique, qui, par la continuité physique de sa couverture végétale, assure des connexions entre des réservoirs de biodiversité, offrant aux espèces des conditions favorables à leur déplacement et à l’accomplissement de leur cycle de vie.
Le Parc Goemaere se situe en outre dans la zone tampon de ces sites Natura 2000. Ces zones, de par leur emplacement stratégique, doivent être protégées de la dégradation et des perturbations engendrées par les activités humaines.

En outre, nous souhaitons mettre en évidence les nombreux services écosystémiques rendus par les arbres qui :

• Participent à la rétention de l’eau
• Constituent un ilot de fraicheur
• Atténuent la pollution de l’air
• Absorbent et stockent du CO2, aidant ainsi à lutter contre le réchauffement climatique
• Apportent une valeur paysagère et embellissent les quartiers
• Encouragent l’activité physique
• Servent d’écran pour préserver l’intimité.

Il ne faut pas perdre de vue que certains arbres repris à l’inventaire des arbres remarquables et presque deux fois centenaires vont, suite à l’abattage, se retrouver brusquement exposés au vent et au soleil de par la disparation de leurs voisins, ce qui va les fragiliser et potentiellement leur être fatal.

Le projet prévoit bien des mesures compensatoires et la plantation de 31 nouveaux arbres, mais il faut des décennies avant que de nouveaux arbres ne rendent les mêmes services écosystémiques que de vieux arbres, qu’ils n’offrent par exemple des cavités pour la faune.

Nous réfutons:

L’affirmation selon laquelle seulement 19 arbres seraient prévus d’être abattus par le projet. En effet, la page 264 du rapport d’incidence montre clairement que d’autres arbres seront aussi concernés par l’abattage, sans compter tous les arbres voisins qui seront endommagés dans leurs parties aériennes ou souterraines.

L’affirmation selon laquelle il y aurait 75 places de parking disponibles dans le quartier quand les riverains peinent à en trouver une seule dès la fin de l’après-midi.

L’affirmation selon laquelle 64 emplacements de stationnement pour voitures sont suffisants pour 92 logements, alors que ce chiffre est loin du minimum requis par le RRU qui est d’un parking par logement.

L’affirmation selon laquelle l’impact visuel sera seulement « légèrement plus conséquent » qu’en situation existante, alors que l’immeuble sera en partie rehaussé de deux étages et d’un mur antibruit de 3 m pour atténuer le bruit des pompes à chaleur en toiture. Le projet prévoit également une plus grande emprise au sol et engendrera des vis-à-vis entre les maisons des abords et les logements projetés.

L’affirmation selon laquelle le triangle forestier ne sera pas touché, puisque non seulement des « cheminements » sont prévus, qui plus est avec un éclairage néfaste à la faune, mais également une plaine de jeux, ce qui est en contradiction totale avec la justification des cheminements supposés empêcher le piétinement du reste de cette partie forestière. Par ailleurs, la page 264 du rapport d’incidence montre clairement que le chemin prévu pour les pompiers en face de l’avenue Jolé empiètera largement sur le triangle forestier.

La nécessité d’augmenter les gabarits du bâtiment existant dans le but d’offrir du logement, alors qu’un nombre important de projets immobiliers sont dans les environs immédiats :

• le 44 avenue Hermann-Debroux avec 71 logements,
• le 15c à 19 avenue Hermann-Debroux avec 80 appartements,
• le projet « Côté Colline » au Bergoje avec 97 appartements/studios,
• le Parc Seny avec 121 appartements,
• la Résidence PURE avec 26 appartements,
• le 125-131 chaussée de Tervuren avec 14 appartements et 3 maisons,
• les maisons au 12 de l’avenue Schaller qui ont remplacé les garages, etc.

Nous nous opposons :

Au projet dans sa globalité, proposant des cheminements et des jeux dans le triangle forestier. En outre, l'installation d’un accès pompiers qui déborde sur le triangle forestier constitue une dérogation au PRAS, tandis que l'abattage des arbres contrevient aux objectifs du PRDD.

À l’abattage supplémentaire de plus de 19 arbres haute-tige, étant donné qu’au fil du temps le propriétaire a déjà procédé à l’abattage de plus de 20 arbres, dont une partie sans permis d’urbanisme. On arriverait ainsi à un total de 40 arbres abattus, ce qui est contradictoire avec le maintien d’une zone de maillage vert reprise au PRDD et à la zone de parc reprise au PRAS.

À l’instauration d’une crèche pour 39 enfants sans aucune zone de dépose-minute prévue pour les parents sur le site et à l’alternative proposée, à savoir un kiss and ride sous le viaduc, qui n’est pas viable puisque le viaduc est appelé à disparaitre.

À une telle densification du quartier qui doublerait avec ce projet, apportant une cohorte de nuisances telles que :

• Les nuisances sonores
  générées par l’activité de la crèche, les parkings sauvages, les terrasses des logements, les cheminements et installations sur le site, les pompes à chaleur.
  
  
• Les nuisances visuelles et la dégradation du paysage
  générées par la perte d’au moins 19 arbres haute-tige qui affectera la perspective paysagère, le gabarit R+6 et la hauteur du bâtiment augmentée de plus de 10 m, l’emprise au sol plus grande, la proximité avec les parcelles voisines, la percée de plusieurs nouveaux passages pompiers et piétons.
  
  
• L’ombrage
  généré par les nouvelles extensions ajoutées au bâti qui auront un impact sur les habitations voisines de l’avenue des Frères Goemaere et de l’avenue François-Elie Van Elderen.
  
  
• La perte d’intimité
  générée par les extensions, les balcons prévus aux appartements et la terrasse commune qui entraineront des vis-à-vis qui n’existent pas aujourd’hui. Cela entrainera une perte d’intimité qui nuira à la qualité de vie des habitants.
  
  
• Le report du parking dans le quartier
  généré par le manque de place de parking prévu pour les logements et pour les travailleurs de la crèche, par le manque d’une zone de dépose-minute pour la crèche, qui entrainerait inévitablement de l’insécurité, du parking sauvage, des conflits et une dégradation conséquente de la qualité de vie.

À l’imperméabilisation excessive du projet qui passerait de 36 à 42 % sur la parcelle.

Aux modifications conséquentes du relief du sol proposées par le projet.

À la typologie du bâtiment incohérente avec le contexte environnant composé en partie de la cité jardin dite « Cité Van Lindt » ayant une haute valeur historique;

À l’aspect du bâtiment composé principalement de fenêtres et de balcons des logements, ne proposant aucun rythme particulier et dénotant avec le contexte bâti et non bâti existant;

Aux matériaux utilisés composés principalement d’un bardage métallique de ton blanc et bronze, incohérents avec les matériaux traditionnels du quartier;

Considérant

le non-respect des règlements ;
le non-respect du contexte bâti et non bâti ;
les éléments précités ;

Vu

les nombreuses dérogations prévues par le projet ;
la demande de permis d’urbanisme et d’environnement lacunaires et contradictoires ;

Nous demandons :

• à ce que les permis d'urbanisme et d'environnement ne soient pas octroyés pour ce projet ;
• qu’aucun arbre supplémentaire ne soit abattu sur cette parcelle ;
• une garantie du maintien et de la conservation de cette zone de parc.

Le comité de Quartier Goemaere

Adresse mail : contact@sosparcgoemaere.org
Site internet : www.sosparcgoemaere.org

[1] Référence régionale : 02/IPE/1927624 ; Référence communale : PE/1653 ; Référence mixité : 02/PFD/1927597

Comité de Quartier Goemaere    Contacter l'auteur de la pétition