Citoyenneté égale pour tous les Tunisien(ne)s

Citoyenneté égale pour tous les Tunisien(ne)s

 

Selon l’article 7 de la loi du 3 mai 1988 organisant les partis politiques en Tunisie « Les fondateurs et dirigeants d’un parti politique doivent être exclusivement de nationalité tunisienne depuis dix ans au moins… » Ce n’est qu’un exemple : la loi tunisienne, à commencer par la Constitution de 1959, soumet les droits politiques au droit du sang ; la Haute instance de la Réforme politique elle-même a été tentée d’introduire des critères d’éligibilité discriminatoires. Des constitutionnalistes de renom ainsi que des leaders politiques se sont fait l’écho de ce culte de la pureté nationale.

Des centaines de milliers de tunisiens expatriés se trouvent ainsi visés par l’exclusion. Le fait qu’ils aient choisi d’acquérir une seconde nationalité— sans renoncer, il va sans dire, à leur nationalité tunisienne— en vue de participer activement à la vie du pays d’accueil où ils contribuent à la  lutte contre la xénophobie, le racisme et l’exclusion, serait alors frappé du sceau de l’infamie.

Que dire également des Tunisiens naturalisés, ou de « sang mêlé » ? Qu’ils sont des Tunisiens de seconde zone ?

Cette vision de « pureté raciale » que sous-entend l’article 7, est celle là même qui est prônée par le Front National en France et tous les partis racistes d’Europe. Nous la rejetons et continuerons sans relâche notre combat pour l’égalité citoyenne effective où que l’on soit.

C’est une injustice d’autant plus révoltante que l’apport de l’immigration dans le développement du pays comme dans la lutte contre la dictature et pour la démocratie en Tunisie n’a jamais failli durant les 23 ans du règne de Ben Ali.

 

Nous, citoyens tunisiens, où que nous soyons, rappelons que le million d’expatriés tunisiens  sont partie intégrante, indissociable du peuple tunisien, et doivent bénéficier des mêmes droits sur un pied d’égalité ;

 

Exigeons la suppression de l’article 7 de la loi de 1988 sur les partis politiques, et l’abrogation de toutes les dispositions discriminatoires et attentatoires au principe d’égalité entre tous les Tunisiens ;

 

Revendiquons le droit des émigrés à une pleine et entière participation à la construction démocratique de la Tunisie post-dictatoriale, sur un pied d’égalité avec nos compatriotes de l’intérieur.