LA VIE DE PLUSIEURS PALESTINIENS EN GRÈVE DE LA FAIM EST EN DANGE

La vie de deux Palestiniens menant une grève de la faim est en danger, la Cour suprême
israélienne ayant retardé le moment où elle doit se prononcer sur leur détention sans inculpation
ni jugement. D’autres personnes en détention administrative menant une grève de la faim n’ont
toujours pas le droit de consulter des médecins indépendants.

Le recours déposé par Bilal Diab et Thaer Halahleh auprès de la Cour suprême israélienne contre leur détention
administrative a été examiné le 3 mai 2012, mais les juges doivent encore rendre leur verdict. Ces deux hommes
ont entamé une grève de la faim aux alentours du 29 février ; tous deux ont déclaré à leurs avocats être maltraités
par les agents des Services pénitentiaires israéliens et les médecins. Bilal Diab s’est évanoui pendant l’audience
et a été ramené à l’hôpital Assaf HaRofeh, où il a été transféré le 1er mai dernier. Les Services pénitentiaires
israéliens avaient auparavant refusé de le déplacer du centre de soins de la prison de Ramleh. Selon son avocat,
Bilal Diab serait constamment enchaîné à son lit d’hôpital. Contraindre un prisonnier gravement malade à rester
dans son lit pour des raisons non médicales équivaut à un traitement cruel, inhumain ou dégradant. L’ONG
Médecins pour les droits de l’homme - Israël a rendu visite à Thaer Halahleh et Bilal Diab en prison le 30 avril
dernier. D’après le médecin, Bilal Diab souffrirait d’une arythmie cardiaque qui pourrait lui être fatale à tout
moment, ainsi que d’une neuropathie périphérique et d’une hémorragie interne. La vie de Thaer Halahleh est
également en danger en raison d’une inflammation pulmonaire ; le médecin a conseillé qu’il soit emmené à l’hôpital
pour passer un scanner. Cet homme demeure au centre de soins de la prison de Ramleh, qui, d’après Médecins
pour les droits de l’homme, n’est pas adapté aux détenus menant une grève de la faim sur une longue durée car il
ne dispose pas d’un équipement spécialisé et d’un personnel médical véritablement formé. L’organisation réclame
le transfert de Thaer Halahleh vers un hôpital approprié mais le tribunal de district doit encore examiner cette
requête.

Hassan Safadi, Omar Abu Shalal, Jaafar Izz al Din et Mahmoud al Sarsak se trouvent toujours au centre de
soins de la prison de Ramleh et n’ont pas le droit de consulter des médecins indépendants. Tous mènent une
grève de la faim depuis mars pour protester contre leur détention sans inculpation ni jugement. La Cour d’appel
militaire étudiera le dossier de Jaafar Izz al Din le 6 mai.

DANS LES APPELS QUE VOUS FEREZ PARVENIR LE PLUS VITE POSSIBLE AUX DESTINATAIRES
MENTIONNÉS CI-APRÈS, en hébreu ou dans votre propre langue :
appelez les autorités israéliennes à libérer sans délai Thaer Hassan Safadi, Bilal Diab, Hassan Safadi, Omar
Abu Shalal, Jaafar Izz al Diab et Mahmoud al Sarsak, ainsi que les autres Palestiniens en détention administrative,
à moins qu’ils soient rapidement inculpés d’une infraction reconnue par le droit international et jugés dans le
respect des normes internationales d’équité des procès ;
exhortez-les à transférer immédiatement Thaer Halahleh et d’autres détenus menant une grève de la faim sur
une longue durée vers un hôpital très bien équipé où ils pourront recevoir des soins spécialisés ;
engagez-les à veiller à ce que tous les détenus en grève de la faim puissent voir, régulièrement et en privé, des
médecins indépendants, leurs familles et leurs avocats, qu’ils soient traités humainement et qu’ils ne soient punis
d’aucune façon en raison de leur grève ;
priez-les instamment de mettre fin aux traitements cruels, inhumains ou dégradants dont sont victimes les
personnes en détention administrative, tel que le fait d’enchaîner des prisonniers menant une grève de la faim sur
une longue durée.